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craile bien épurée nous fait supporter toutes ces choses ; elle nous fait même courir au-devant avec joie, lorsqu’il s’agit des intérêts de la patrie, de l’honneur, de la vertu, et de l’observation des lois éternelles établies par les dieux Les Grecs enseignaient sur leur théâtre à ne rien craindre alors, à ne iamais balancer entre la vie et le devoir, et à supporter, sans se troubler toutes les disgrâces, en les voyant si fréquentes et si extrêmes dans les personnages les Vus considérables et les plus vertueux ; à ménager la crainte et à la tempérer, par les exemples les plus illustres. Les peup es apprenaient au théâtre qu’il y a de la pusillanimité et du crune a craindre ce oui n’est plus un mal, par le motif qui le fait surmonter, et par la cause uui le produit ; puisque ce mal, si c’en est un, n’est rien en comparaison ce mau. inévitables et bien plus à craindre, tels que 1 infamie, le crime la colère, et la vengeance éternelle des dieux : la terreur de ces maux’bien plus redoutables fait disparaître entière me„t celle des premiers -L’Oreste de Sophocle s’embarrasse peu qu’on fasse courir le bruit de sa mort pourvu qu’il obéisse ponctuellement aux oracles. Llectre méprise l’esclavage et les rigueurs de sa mère et dÉgisthe, pourvu nue U ; mort d’Agamemnon soit vengée : il faut f-^^\i^^’^'\^l’^ texte m la traduction de Sophocle pour oser dire quelle songe plus ’^nc^er ses propres injures que la mo : t de son père. Antigone rend les on eli s funèbres à s^n frère, et ne craint point d’être enterrée vive rce que l’ordre sacrilège de Créon est formellement contraire a celu d s eux et qu’on ne peut m ne doit jamais balancer entre les dieux t le> 1 Immes entre la mort et la colère des immortels. Oreste, dans Sophocle, ùaTn à craindre des Euménides, parce qu’il suit fidèlement les ordres

’Ta’l’tié non épurée nous fait plaindre tous les malheureux qui gémisontdins l’exil dans la misère et dans les supplices. La pitié epuree « aux Grecs à ne plaindre que ceux qui n’ont point mérite ces maux e qui souffrent injustement, à ménager leur compassion, a ne pom ^ ! 2 sur les malheurs qui accablent ceux qui désobéissent au. dieux et aux lois, qui trains sent la patrie, qui se sont souillés par des c".-es

Clvtem’nestre n’est point à plaindre de périr par ^^ —"/^ / ;

narcéau’elle a elle-même assassiné son époux, parce quelle a goûte le

Tare pi isir de rechercher dans son flanc les restes de sa vie parce

"e lui vit manqué de foi par un inceste, parce qu’elle a voulu fair

(jueiie roi ave h vengeât la mort de son père. C est

! ù° es mamours qui arrivent aux tyrans, aux traîtres. ="7"™ ff ’ »" ’ 

acrIéJs i. ceux en un mol, c|u, ont transgressé toutes les règles de la^ uslkl on ne do t les, laindre, nc d’avoir commis les cnmes qu. leur ont

’ W la punit on et les tourments qu’Us subissent. Mais cette (.me même ne.

'u que guérir l’âme de c lie vile compassion qui peut l’amoll.r, et de ces,

"’l’srrsrquMe uS’^Îoc tendait i, la correction des mœurs par la terre^ret p" ^compassion, "sans le secours de la galanterie. Ceta.t de ces