Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/157

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE V, se KM- : III. 147

Seigneur, si c’est mou fils, j’eiiii)r ; isse sa di-fense. Oui, j’oi)tiendrai sa grâce, eu dussé-jc périr.

ÉGISTHE.

Je dois la refuser, afiu de vous servir. Redoutez la pitié qu’eu votre àrue ou excite. Tout ce qui vous fléchit me révolte et m’irrite. L’un des deux est Oreste, et tous deux vont périr. Je ne puis balancer, je n’ai point à choisir. A moi, soldats !

IPHISE.

Seigneur, quoi ! sa famille entière Perdra-t-elle à vos pieds ses cris et sa prière ?

(Elle se jette à ses pieds.)

Avec moi, chère Electre, embrassez ses genoux : Votre audace vous perd.

ELECTRE.

Où me réduisez-vous ? Quel affront pour Oreste, et quel excès de honte ! Elle me fait horreur… Eh bien ! je la surmonte. Eh bien ! j’ai donc connu la bassesse et lefï’roi ! Je fais ce que jamais je n’aurais fait pour moi.

{ Sans se mettre à genoux. ;

Cruel ! si ton courroux peut épargner mon frère (Je ne puis oublier le meurtre de mou père. Mais je pourrais du moins, muette à ton aspect, Me forcer au silence, et peut-être au respect), Que je demeure esclave, et que mou frère vive.

ÉGISTHE.

Je vais frapper ton frère, et tu vivras captive :

Ma vengeance est entière ; au bord de son cercueil.

Je te vois, sans effet, abaisser ton orgueil.

CLVTEM.NESTRE.

Égistlie, c’en est trop ; c’est trop braver peut-être

Et la veuve et le sang du roi qui fut ton maître.

Je défendrai mon fils, et, malgré tes fureurs,

Tu trouveras sa mère encor plus que ses sœurs.

Que veux-tu ? Ta grandeur que rien ne peut détruire.

Oreste eu ta puissance et qui ne peut te nuire,

Electre enfin soumise et prête à te servir,

Iphise à tes genoux, rien ne peut te fléchir !

Va, de tes cruautés je fus assez complice ;

Je t’ai fait en ces lieux un trop grand sacrifice.