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ACTK III, SCÈNE VIII. -131

Où j’ai vu dans cos lieux votre père égorgé, Jamais plus de périls ne vous ont assiégé.

ORESTE.

Comment ?

PYLADE.

Quoi ! pour Oreste aurai-je à craindre encore ?

PAMMÈNE.

11 arrive à l’instant un courrier d’Épidaure ; Il est avec Égistlie ; il glace mes esprits : Égistlie est informé de la mort de son fils.

PYLADE.

Ciel !

ORESTE.

Sait-il que ce fils, élevé dans le crime. Du fils d’Agamemnon est tombé la victime ?

PAMMÈNE,

On parle de sa mort, on ne dit rien de plus ;

Mais de nouveaux avis sont encore attendus.

On se tait à la cour, on cache à la contrée

Que d’un de ses tyrans la Grèce est délivrée.

Égistlie, avec la reine en secret renfermé,

Écoute ce récit, qui n’est pas confirmé ;

Et c’est ce que j’apprends d’un serviteur fidèle,

Qui, pour le sang des rois comme moi plein de zèle.

Gémissant et caché, traîne encor ses vieux ans

Dans un service ingrat à la cour des tyrans.

ORESTE.

De la vengeance au moins j’ai goûté les prémices ; Mes mains ont commencé mes justes sacrifices : Les dieux permettront-ils que je n’achève pas ? Cher Pylade, est-ce en vain qu’ils ont armé mon bras ? Par des bienfaits trompeurs exerçant leur colère, M’ont-ils donné le fils pour me livrer au père ? Marchons ; notre péril doit nous déterminer : Qui ne craint point la mort est sûr de la donner. Avant qu’un jour plus grand puisse éclairer sa rage, Je veux de ce moment saisir tout l’avantage.

PAMMÈNE.

Eh bien ! il faut paraître ; il faut vous découvrir À ceux qui pour leur roi sauront du moins mourir : Jl en est, j’en réponds, cachés dans ces asiles ; Plus ils sont inconnus, plus ils seront utiles.