122 ORESTE.
SCÈNE III.
ORESTE, TYLADE.
PYLADE.
Apaise de tes sens le trouble involontaire, Renferme dans ton cœur un secret nécessaire ; Cher Oreste, crois-moi, des femmes et des pleurs Du sang- d’Agamemnon sont de faibles vengeurs.
ORESTE.
Trempons surtout Égisthe et ma coupable mère. Qu’ils goûtent de ma mort la douceur passagère ; Si pourtant une mère a pu porter jamais Sur la cendre d’un fils des regards satisfaits !
PYLADE,
Attendons-les ici tous deux à leur passage. SCÈNE IV.
ELECTRE, IPHISE, d’un côté ; ORESTE, PYLADE,
de l’aiitri’, avec les esclaves qui portent l’urne et l’épée. ELECTRE.
L’espérance trompée accable et décourage. Un seul mot de Pammène a fait évanouir Ces songes imposteurs dont vous osiez jouir. Ce jour faible et tremblant, qui consolait ma vue, Laisse une horrible nuit sur mes yeux répandue. — Ah ! la vie est pour nous un cercle de douleur !
ORESTE, à Pylade.
Tu vois ces deux objets ; ils m’arrachent le cœur.
PYLADE.
Sous les lois des tyrans, tout gémit, tout s’attriste.
ORESTE.
La plainte doit régner dans l’empire d’Égisthe.
IPHISE, à Electre.
Voilà ces étrangers.
ELECTRE.
Présages douloureux ! Le nom d’Égisthe, ô ciel ! est prononcé par eux.