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ACTE III, SCÈNE II. 421

PAMMKNE.

Ne VOUS on plaignez point ; cet ordre est salutaire : La vengeance est pour eux. Ils ne prétendent pas Qu’on touche à leur ouvrage, et qu’on aide leur bras : Electre vous nuirait, loin de vous être utile ; Son caractère ardent, son courage indocile, Incapable de feindre et de rien ménager, Servirait à vous perdre, au lieu de vous venger.

ORESTE.

Mais quoi ! les abuser par cette feinte horrible ?

PAMMÈNE.

N’oubliez point ces dieux, dont le secours sensible Vous a rendu la vie au milieu du trépas. Contre leurs volontés si vous faites un pas. Ce moment vous dévoue à leur haine fatale : Tremblez, malheureux fils d’Atrée et de Tantale, Tremblez de voir sur vous, en ces lieux détestés. Tomber tous les fléaux du sang dont vous sortez.

ORESTE.

Pourquoi nous imposer, par des lois inhumaines, Et des devoirs nouveaux et de nouvelles peines ? Les mortels malheureux n’en ont-ils pas assez ? Sous des fardeaux sans nombre ils vivent terrassés. A quel prix, dieux puissants, avons-nous reçu l’être ? N’importe, est-ce à l’esclave à condamner son maître ? Obéissons, Pammène.

PAMMÈXE.

Il le faut, et je cours Éblouir le barljare armé contre vos jours. Je dirai qu’aujourd’hui le meurtrier d’Oreste Doit remettre en ses mains cette cendre funeste.

ORESTE.

Allez donc. Je rougis même de le tromper.

PAMMÈNE.

Aveuglons la victime, afin de la frapper.