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ANNÉE 1772.

8453. — À M. HENNIN.
À Ferney, le 1er de 1772.

Pacatumque nitet diffuso lumine cœlum[1].

Nous n’aurons donc point la peste comme le bonhomme David ; Dieu soit loué ! Je m’imagine que ce sont les marchands italiens qui ont fait courir ce vilain bruit pour vendre plus cher leurs aromates, comme les stoks-jobbers[2] débitent de mauvaises nouvelles sur la Compagnie des Indes pour faire tomber les actions.

Toute la petite peuplade de Ferney souhaite à M. Hennin une année 1772 toute pleine de plaisirs, pendant trois cent soixante-cinq jours de suite sans interruption.

Le pauvre vieux malade est bien étonné de voir commencer cette année 1772 ; il ne s’y attendait pas.

8454. — DE STANISLAS-AUGUSTE PONIATOWSKI.
Varsovie, le 1er janvier.

Monsieur de Voltaire, j’ai répondu par Paris, il y a cinq jours[3], à votre lettre du 3 décembre. J’ai reçu depuis votre seconde du 6, et je crois ne pouvoir mieux répondre à celle-ci qu’en vous envoyant les pièces ci-jointes[4], dont je vous garantis la vérité exacte.

Je mets au nombre des vœux les plus chers à mon cœur de vous voir conservé à tout ce siècle que vous avez éclairé.

C’est avec la plus véritable reconnaissance que je reçois les témoignages si affectueux de vos sentiments pour moi, et que je suis, monsieur, votre très-affectionné.

Stanislas-Auguste, roi.
8455. — À M. MARMONTEL.
6 janvier.

Je regrette Helvétius[5] avec tous les honnêtes gens, mon cher ami ; mais ce que les pauvres honnêtes gens ne peuvent faire à

  1. Lucrèce, livre I, vers 9.
  2. Agioteurs.
  3. Lettre 8449.
  4. Relatives à l’attentat du 3 novembre.
  5. Mort le 26 décembre 1771.