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année 1769.

vous a tant vantés, je vous demande en grâce de me les envoyer. Le titre m’en paraît un peu ridicule. On dit que c’est une satire contre trois conseillers au parlement. Je soupçonne un très-grand seigneur d’en être l’auteur, mais je ne puis lui pardonner de n’avoir pas le courage de l’avouer ; ce procédé est infâme. J’ai bien de la peine à croire qu’une satire sur un tel sujet soit aussi bonne qu’on le dit. Ceux qui font courir leurs ouvrages sous le nom d’autrui sont réellement coupables du crime de faux : mais il s’agit de confronter les écritures. Tout ce que je puis vous dire, c’est que je ne connais ni Michon ni Michette, ni les trois conseillers au parlement dont il est question ; et que l’auteur, quel qu’il soit, est un malhonnête homme s’il m’impute cette rapsodie. Adieu, mon cher confrère ; je vous embrasse toujours avec le désir de vous voir.

7698. — À M. HENNIN.
À Ferney, 30 octobre.

Ma haute dévotion, monsieur, m’ayant fait craindre qu’on ne fît accroire au roi de Prusse que je suis l’auteur de la lettre[1] véritablement digne d’un homme qui a fait ses pâques, j’envoie à M. Genep[2] mon désaveu dans une lettre à M. le duc de Grafton. La lettre[3] est à cachet volant ; je vous prie de la lire. Je me flatte que M. Genep aura la bonté de l’envoyer. Vous voyez que les Anglais ont des fanatiques, comme nous avons des jansénistes. Il n’y a point de grandes villes où il n’y ait beaucoup de fous.

Bonsoir, monsieur ; je vous supplie de vouloir bien mettre mon paquet pour M. Genep dans le vôtre pour la cour ; je vous serai sérieusement obligé. Maman et moi, nous sommes, comme vous le savez, entièrement à vos ordres. V.

On dit les Russes à Yassi et à Bender.

7699. — DE M. HENNIN[4].
À Genève, le 30 octobre 1769.

J’applaudis à vos scrupules, monsieur, et je fais partir votre lettre. J’exhorterai mon ami à veiller toujours sur les faussaires anglais, qui, par

  1. Voyez la lettre 7702.
  2. Commis du ministère des affaires étrangères.
  3. Elle manque.
  4. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, Paris. 1825.