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6083. — À M.  ÉLIE DE BEAUMONT.
13 auguste[1].

J’apprends la justice qu’on a rendue à celui qui éclaire la justice et qui la fait rendre. Je partage ce triomphe avec tous les honnêtes gens de Paris. Je m’intéresse autant qu’eux au rétablissement de Mme de Beaumont.

Sirven se met aux pieds du protecteur de l’innocence opprimée, avec la pancarte ci-jointe, et attendra sa commodité.


6084. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[2].
À Ferney, 14 auguste.

J’ai reçu, monsieur, le dernier appoint : ma lettre pourrait servir de quittance générale. Si d’ailleurs il vous en faut une en forme, vous n’avez qu’à prescrire la forme, et vous serez obéi. Je réitère à M. Camp les assurances de l’intérêt tendre que je prendrai à lui toute ma vie. Allez, monsieur, jouir à Paris de tous les agréments qui vous y attendent ; vous êtes bien sûr d’être aimé ailleurs, et vous ne doutez pas du tendre et respectueux attachement de votre, etc.


6085. — À M.  DUPONT.
16 auguste.

Mon cher ami, j’ai langui longtemps ; et je suis toujours étonné de vivre. Quand mes forces sont un peu revenues, Mlle Clairon est arrivée ; on a joué des tragédies sur mon petit théâtre de Ferney ; mon ermitage a été tout bouleversé. Je n’ai point écrit. Je réponds enfin à une ancienne lettre de vous, où vous me dites que vous mettez vos enfants dans l’Église. Je vous souhaite les biens de l’Église, à vous et à vos enfants ; mais je suis fâché qu’au lieu d’en faire des prêtres vous n’en ayez pas fait des hommes. La fortune force toujours nos inclinations. J’ai toujours le château de Montbéliard pour point de vue ; et vous pouvez être bien sûr qu’une de mes plus grandes consolations sera de vous y voir.

  1. Ce billet, édité à cette date par MM. Bavoux et François, se trouve dans les autres éditions comme post-scriptum d’une lettre du 13 avril 1767. (G. A.)
  2. Éditeurs, Bavoux et François.