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prix donnés à des recherches utiles sont un véritable encouragement pour l’esprit humain.

Il y a, dans le recueil de l’Académie des belles-lettres de Paris, des mémoires qu’on cite dans toute l’Europe ; mais tous les compliments faits à l’Académie française sont oubliés, et c’est bien tout ce qui peut leur arriver de plus heureux.

Mon triste état augmente tous les jours ; et ce n’est pas seulement parce que j’ai bientôt soixante-treize ans, c’est parce que je suis né extrêmement faible.


Ipso fecit nos, et non ipsi nos.


Mme Denis, qui se porte bien, fera les honneurs à M. le marquis de La Tour du Pin, et je serai aussi sensible à ses bontés que si j’étais dans la force de l’âge.

Je n’ai point entendu parler de mon contemporain M. de La M arche[1].

Je vous supplie de vouloir bien présenter mes respects à M. Legoux[2]. Conservez-moi surtout vos bontés.


6452. — À M. DAMILAVIILLE.
9 auguste.

Je vous prie, monsieur, de n’écrire qu’à moi le résultat de nos affaires. Il n’y a point d’autre adresse qu’à M. Boursier, chez M. Souchai, au Lion d’or, à Genève. Mes associés sont toujours dans les mêmes sentiments. Il y a des blessures que le temps guérit ; il y en a d’autres qu’il envenime.

Nous avons reçu toutes vos lettres. Les espérances que vous nous avez données nous ont apporté quelques consolations ; mais les idées que nous avons conçues sont si flatteuses que je crains bien que ce ne soit un beau roman.

Je vous l’ai déjà dit[3] : les plus petits liens arrêtent les plus grandes résolutions. Il y a des monstres qui n’ont subsisté que parce que les Hercules qui pouvaient les détruire n’ont pas voulu s’éloigner de leurs commères.

Comme on s’entretient de tout à Genève, on a beaucoup parlé

  1. Le président Fyot de La Marche était né le 12 août 1964, la même année que Voltaire.
  2. Legoux de Gerland.
  3. Voyez lettre 6446.