Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome43.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


5503. — À M. DAMILAVILLE.
1er janvier 1764.

Je reçois la belle lettre ironique de mon cher frère, du 25 décembre, avec la lettre de Thieriot, et Ce qui plaît aux Dames, et l’Éducation des Filles[1]. Cette Éducation des Filles était destinée à figurer avec d’autres éducations, car nous avons aussi élevé des garçons[2]. Il est vrai que je m’amuse cet hiver à faire des contes pour réjouir les soirs ma petite famille, Mais frère Cramer a fait une action abominable de copier chez moi l’Éducation des Filles, et de l’envoyer à Paris : il ne faut pas fatiguer le public. Je me souviens trop


· · · · · · · · · · que La Serre
Volume sur volume incessamment desserre[3].


Et frère Thieriot, à qui d’ailleurs je fais réparation d’honneur, m’écrit fort sensément qu’il faut user de sobriété.

Vous ne manquerez pas de contes, mes frères, vous en aurez, et de très-honnêtes ; un peu de patience, s’il vous plaît.

Au reste, votre lettre du 25 est encore plus consolante qu’ironique. Je vois qu’on ne brûle ni l’Évêque d’Alétopolis, ni Quaker, ni Tolérance. Mais avez-vous vu l’arrêt du parlement de Toulouse contre le duc de Fitz-James[4] ? Je vous l’envoie, mes frères ; la pièce est rare, et vaut mieux qu’un conte.

Vous remplissez mon âme d’une sainte joie en me disant que le Saint-Évremont[5] perce dans le monde ; il fera du bien, malgré

    et s’étonne d’une ; pareille critique, qui est, dit-il, indigne de vous, « Pardon. Je vous dis des injures, et je ne voulais pas vous en dire, mais mon adoration pour vous est en colère. »


    2° L. aut., 4 p. in-4o. Incomplète de la fin.

    Importante lettre sur le même sujet que la précédente, et portant eu marge les Réponse autographes de Voltaire.

    En tout cas, ces lettres de la comtesse d’Argental, si l’on s’en rapporte à la lettre de Voltaire du 13 janvier (n° 5521) auraient été reçues antérieurement au 22 décembre 1763 ou postérieurement au 13 janvier 1764.

  1. Ces deux contes, imprimés chacun séparément, firent partie des Contes de Guillaume Vadé, 1764, in-8o.
  2. L’Éducation d’un Prince ; voyez tome X.
  3. Vers 19 et 20 du Chapelain décoiffé, parodie qui est imprimée dans les Œuvres de Boileau.
  4. Voyez tome XX, page 177.
  5. l’Analyse de la Religion chrétienne, dont il est parlé tome XVIII, page 264, et XXVI, 500.