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un examen de notre sainte religion attribué à Saint-Évremont, et qui est de Dumarsais[1]. Je ne l’ai point vu ; mais comme je sais que Dumarsais était un très-bon chrétien, je souhaite passionnément que cet ouvrage soit entre les mains de tout le monde. Soyons toujours tendrement unis dans la communion des gens de bien ; lisons bien la sainte Écriture, et ècr. l’inf…


5485. — À M.  DAMILAVILLE.
16 décembre.

Mon cher frère, je n’en ai plus : voilà mon reste. Puisse quelque zélé serviteur de Dieu et de monseigneur du Puy-en-Velay, quelque Merlin, quelque Besongne, imprimer à Paris cette correction fraternelle !

Si je puis trouver des Tolérance, je vous en ferai parvenir. Il faut espérer que le débit n’en sera pas défendu, puisque les ministres approuvent l’ouvrage, et que Mme  de Pompadour en a été très-contente. Un ministre[2] même a dit que tôt ou tard cette semence porterait son fruit. Je ne sais pas quel est le saint homme auteur de ce petit traité ; mais il me semble qu’il ne peut que rendre les hommes plus doux et plus sociables. Je défie même Omer de Fleury de faire un réquisitoire contre cette homélie.

Il est vrai que Ce qui plaît aux Dames[3] fait un assez plaisant contraste avec le livre de la Tolérance : aussi je vous ai adressé ce livre théologique comme à un de nos saints apôtres ; et Ce qui plaît aux Dames, à frère Thieriot, qui n’est pas si zélé, et qu’il a fallu réveiller par un conte.

J’ai communiqué à frère Gabriel Cramer le contenu de votre dernière lettre ; il vous rendra compte probablement, par cet ordinaire, du paquet dont vous lui parlez.

Il faut que vous sachiez d’ailleurs que je suis à deux lieues de Genève ; que nous sommes quelquefois assiégés de neige, et que nous n’avons pas toujours nos lettres de bonne heure.

Conservez-moi votre amitié ; embrassez tous les frères. Écr. l’inf…

  1. C’est l’Analyse de la Religion chrétienne, dont il a été question plusieurs fois.
  2. Ce doit être le duc de Choiseul ; voyez page 30.
  3. Voyez ce conte, tome X.