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et il m’a même promis, en présence de M. de Montpéroux, d’envoyer le manuscrit, ou du moins les feuilles qu’il pourra retrouver. Voilà l’état des choses.

S’il est vrai (ce qu’on m’a mandé) que le détracteur qui avait écrit contre MM. Arnaud et Suard ait demandé pardon, et que la paix soit faite, je conçois qu’il ne faut pas faire d’hostilités. Si on a pris seulement des alarmes sur ce que cet écrit s’imprimait à Genève, ces alarmes peuvent être apaisées par la lecture de l’ouvrage, qui est certainement d’un homme supérieur, et digne d’être protégé par monseigneur le duc de Praslin.

Voilà tout ce que je sais de cette petite affaire, qui ne mérite pas de dérober un moment aux occupations d’un ministre, et que je suppose entièrement finie.

Je supplie monseigneur le duc de Praslin de vouloir bien agréer mon attachement et mon respect. V.


6039. — À M.  DAMILAVILLE[1].
31 mai 1765.

J’écrivis hier à mon cher frère, à son adresse, et je lui envoyai les réponses de M. Tronchin[2]. Je lui écrivis il y a quelques jours un petit billet par M. Héron, et un autre par M. d’Argental.

Il doit être instruit du juste sujet de mes inquiétudes ; il doit savoir qu’un gros paquet envoyé à M. Gaudet a été intercepté.

Il est à croire qu’une lettre, envoyée depuis sous le couvert de M. Gaudet, a été interceptée encore. Dans cette lettre, on avertissait mon cher frère que des gens malintentionnés avaient été alarmés de son commerce avec Genève ; qu’on avait ouvert ses lettres depuis plus de six semaines. On donnait l’adresse de M. Camp, banquier à Lyon. Mais comme il y a beaucoup d’apparence que si mon frère a reçu cette lettre, elle a été ouverte, et que si elle ne lui est pas parvenue, on ouvrira toutes les lettres adressées à M. Camp, il faudra prendre d’autres mesures. Je supplie donc mon cher frère de m’instruire de tout ce qui se passe, de me mander quelles lettres il a reçues de moi depuis plus de quinze jours, et d’adresser son paquet à Mlle  Sainton, à Lyon. Il faudra, sous l’enveloppe de Mlle  Sainton, écrire simple-

  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. Voyez la lettre du 30 mai.