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Que Votre Altesse sérénissime daigne agréer mes souhaits pour votre prospérité et pour celle de toute votre auguste famille. Que la grande maîtresse des cœurs veuille bien ne pas m’oublier. J’ose me flatter que cet Essai sur la Tolérance ne déplaira pas à sa belle âme. Il faut bien, sans doute, que la tolérance soit bonne à quelque chose, puisque la persécution n’a rempli la terre que d’hypocrisie, d’horreur et de carnage.


5164. — À M. LE PRINCE DE LIGNE.
À Ferney, 20 novembre.

Agréez aussi, monsieur le prince, avec les remerciements de ma nièce et de nos enfants, ceux d’un vieillard : car tous les âges sont également sensibles à votre mérite. Il est vrai que je ne peux plus jouer la comédie ; mais il en est de ce plaisir comme de tous ceux auxquels il faut que je renonce : je les aime fort dans les autres : ma jouissance est de savoir qu’on jouit. Je désire plus que je n’espère de vous revoir entre nos montagnes ; l’apparition que vous y avez faite nous a laissé des regrets qui dureront longtemps. Nous serions trop heureux si nous étions faits pour vous posséder, comme nous le sommes pour vous aimer et pour vous respecter. Le vieux malade s’acquitte parfaitement de ces deux devoirs.


5465. — À M. DAMILAVILLE.
Novembre.

Frère très-cher, le voyageur qui vous rendra cette lettre est M. Turrettin, petit-fils, à la vérité, d’un prêtre, mais d’un prêtre tolérant. Le petit-fils vaut encore mieux que le grand-père : il est philosophe et aimable. Agréez ce Traite de la Tolérance ; ayez-en pour le style, je ne vous en demande pas pour le fond. Écr. l’inf…


5466. — À M. MARMONTEL.
1er décembre.

Enfin, mon cher confrère[1], je puis vous appeler de ce nom. Voilà ce que je désirais depuis si longtemps. Jugez de la joie de

  1. Marmontel, élu à l’Académie française à la place de Bougainville, y fut reçu le 22 décembre 1763.