Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome43.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous pas, comme moi, cet impoliment fort joli ? Sa lettre est charmante ; je ne doute pas qu’elle n’en écrive à M. d’Alembert de plus spirituelles encore, attendu qu’elle sait très-bien se proportionner.

Gardez-vous bien, je vous en supplie, de solliciter Mlle  Clairon pour faire jouer Olympie ; c’est assez qu’on la joue dans toute l’Europe, et qu’on la traduise dans plusieurs langues : on vient de la représenter à Amsterdam et à la Haye avec un succès semblable à celui de Mèrope ; on va la jouer à Pétersbourg. Laissez aux Parisiens l’Opéra-Comique et les réquisitoires. La France est au comble de la gloire, il faut lui laisser ses lauriers. Le Mandement du digne frère de Pompignan m’a paru un ouvrage digne du siècle. On m’a montré pourtant une petite réponse[1] d’un évêque son confrère ; il me paraît que ce confrère n’entre pas assez dans les détails ; apparemment qu’il les a respectés, et que l’évêque du Puy s’étant retiré dans le sanctuaire, on n’a pas voulu l’y souffleter.

Mes chers frères, écr. l’inf…


5447. — À M. DAMILAVILLE.
6 novembre.

Mon cher frère, je vous prie de me mander si vous avez reçu quelques paquets depuis deux mois. Il me semble que vous avez dû en recevoir deux. On me parle toujours d’une réponse d’un évêque à l’évêque du Puy. Je ne sais pas ce que c’est ; mais si elle me tombe entre les mains, je ne manquerai pas de vous l’envoyer.

Permettez qu’en attendant je vous adresse ce paquet, qui regarde le temporel[2] ; je vous demande en grâce de l’envoyer à M. Mariette après l’avoir lu.

J’ai bien plus à cœur les progrès de la raison humaine. Je me flatte qu’on a fait rendre à Mme  de Boufflers[3], à Mme  de Chaulnes[4], et même à Mlle  Clairon, certains petits ouvrages : il faut cultiver tout doucement la vigne du Seigneur.

J’embrasse mon frère et mes frères. Écr. l’inf…

  1. Instruction pastorale de l’humble évâque d’Alétopolis ; tome XXV, page 1.
  2. Traité de la Tolérance, tome XXV, page 13.
  3. Voyez la note, tome XXXVII, page 45.
  4. Anne-Josèphe Bonnier, duchesse de Chaulnes, qui épousa en secondes noces le chevalier de Giac, et mourut en 1782.