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Que la Gloire avec les Amours
Couronnent, devers Cracovie,
Un prince aimé de sa patrie[1],
Qui lui promet de si beaux jours ;
Trop éloigné de sa personne,
Je me borne à former des vœux :
On lui décerne une couronne,
Et je voudrais qu’il en eût deux.

Voilà, mon cher philosophe, les prédictions du Nostradamus de Ferney, que vous pouvez montrer à M. le comte de Mnizek, à qui je présente mes respects.

J’ai déjà lu avec grand plaisir quelque chose de votre Logique[2] ; je me flatte que bientôt il en paraîtra dans la Gazette littéraire un extrait dont vous ne serez pas mécontent.

Conservez toujours un peu de bonté pour ce vieux malade qui est obligé de dicter vers et prose.


5749. — À M. DUPONT.
À Ferney, 28 auguste.

Mon cher ami, je n’ai pu vous remercier plus tôt de vos bons offices : j’ai été malade, et je ne peux encore écrire de ma main. Mes pauvres yeux vont fort mal, mais j’espère que mon affaire ira bien. Il est question d’assurer la créance, sans déplaire au débiteur. J’attends des nouvelles de M. le prince de Wurtemberg ; je vous manderai quelles sont ses résolutions ; nous nous conduirons en conséquence ; je voudrais bien que cette anicroche me fournit un prétexte de faire encore un voyage à Colmar ; la véritable raison serait de vous embrasser, et de philosopher un peu avec vous. Je vous embrasse de tout mon cœur, vous et toute votre famille. V.


5750. — À M. LE MARQUIS DE CHAUVELIN.
À Ferney, 28 auguste.

Le petit ex-jésuite, auteur des roués, n’a pas une santé bien brillante, et n’est pas dans la première jeunesse. Ce vieux pauvre

  1. Stanislas-Auguste Poniatowski, l’un des amants de Catherine II, fut par son influence élu roi de Pologne, le 7 septembre 1764. (B.) — Vojez tome XXI, page 405.
  2. Essai sur l’art de former l’esprit, ou Premiers Éléments de la logique ; Lyon, 1764, in-12.