Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4332. — À M. COLINI.
Aux Délices, 12 novembre.

Je vous écris, mon cher Colini, pour vous et pour M. Harold[1]. Il me mande que vous avez traduit un opéra, et que bientôt vous en ferez ; je viendrai sûrement les entendre. Ma mauvaise santé, mes bâtiments, m’ont empêché, cette année, de faire ma cour à Son Excellence électorale ; mais, pour peu que j’aie assez de force, l’année qui vient, pour me mettre dans un carrosse, soyez sûr que je viendrai vous voir. Je fais mille tendres compliments à M. Harold. Je ne peux pas actuellement écrire de ma main ; je deviens bien vieux et bien malade. Il est vrai que j’ai joué la comédie ; mais je n’ai joué que des rôles de vieillards cacochymes.

Les fers sont au feu pour la petite affaire[2] que vous savez ; mais on ne pourra battre ce fer que quand les choses qui se décident par le fer auront été entièrement jugées. Je vous embrasse de tout mon cœur.


4333. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
12 novembre 1760.

Il est vrai ; mon cher ange, que Dieu a voulu qu’il grasseyât ; mais il joue tout avec vérité, avec chaleur : il est doux, sociable, conciliant ; il doublera tout, il ne se refusera à rien. Voyez s’il mérite votre protection par son talent autant que par ses mœurs. Il a vu Fanime. Il vous dira des nouvelles de mon tripot. Mes respects à celui de Paris[3].


4334. — À M. JEAN SCHOUVALOW.
Aux Délices, près Genève, 15 novembre.

Monsieur, dans les dernières lettres que j’ai eu l’honneur de vous écrire, je ne me suis occupé que de votre admirable entre-

  1. Cet Anglais, ami de Colini, était attaché à la personne de l’électeur Charles-Théodore. L’opéra traduit de l’italien par Colini était intitulé Cajo Fabrizio. Il avait été représenté sur le théâtre du palais de Manheim.
  2. Toujours l’affaire de Francfort.
  3. Cette lettre, imprimée, en 1817, dans l’édition en douze volumes in-8o, tome X, page 298, y est accompagnée de cette note, qui paraît de d’Argental : Apportée par un comédien auquel il s’interressait. Le comédien doit être Bussy. Voyez la lettre à d’Argental du 25 juillet 1760.