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seule copie qui nous reste des Grizet, Gouju, Car, Ah ! Ah !, et Moïse-Aaron. Nous adressons aussi copie de la scène de ladite demoiselle Dangeville au confident Damilaville, recommandant expressément que le tout soit intitulé le Droit du Seigneur.

Nous vous ramentevons ici qu’il y a six semaines en çà que nous prîmes la liberté de vous adresser un paquet énorme pour Mme  du Deffant[1], duquel paquet et de laquelle dame nous n’avons depuis entendu parler.

Nous laissons le tout à considérer à votre haute prudence, et nous vous renouvelons les assurances de notre sincère et respectueux attachement.

Donné à Éphèse, dans la cellule de sœur Statira, le 10 de novembre, au soir.


4744. — À M.  DAMILAVILLE.
11 novembre.

Mes frères, je renvoie fidèlement les Ah ! Ah ! et les Car, qu’on m’a confiés : car je suis homme de parole, car je vous aime.

Ah ! ah ! quand vous n’écrivez point, frère, c’est pure malice.

Ah ! ah ! vieux fou de Crébillon, vous ne voulez pas lâcher votre scène : c’est bien dommage, vous l’échappez belle. L’avocat Moreau n’a nulle part au Mémoire historique[2] ; M. le duc de Choiseul l’a fait en trente-six heures.

Y a-t-il une relation de l’auto-da-fé de Lisbonne[3] ?

Il n’y a pas quatre pages de vérité et de bon sens dans le nouveau Testament[4]. L’auteur est un ex-capucin, ci-devant nommé Maubert[5], fugitif, escroc, espion, ivrogne, Normand, de présent à Paris, et qui mérite de faire le voyage de Marseille[6].

Vous aurez dans quelque temps l’ouvrage des six jours : ce n’est pas celui de l’abbé d’Asfeld[7], ah ! ah !

  1. Voyez page 496.
  2. Voyez la note, page 497.
  3. Elle a même été traduite en français ; voyez tome XXIV, page 278.
  4. Testament politique du maréchal de Belle-Isle, 1761, in-12 de vj et 226 pages.
  5. Voyez la note, tome XXXVIII, page 417 ; mais le Testament politique de Belle-Isle est de Chevrier, et non de Maubert. (B.)
  6. C’est-à-dire d’être envoyé aux galères.
  7. Voyez la note, tome XXIV, page 248.