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4743. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
10 novembre.

Le vieux ministre de Statira, ci-devant épouse d’Alexandre, ayant reçu très-tard la déduction du comité, ne peut aujourd’hui que remercier Leurs Excellences, et leur faire les plus sincères protestations de la reconnaissance qu’il leur doit. Mais, n’ayant pu consulter encore sa cour, il est très-fâché de ne pas apporter un aussi prompt redressement qu’il le voudrait aux griefs de Leurs Excellences. Son auguste souveraine Statira a pris le mémoire ad referendum ; mais comme elle est malade d’une suffocation qui la fera mourir au quatrième acte, son conseil aura l’honneur d’envoyer incessamment à votre cour les dernières volontés de cette auguste autocratrice.

J’aurai l’honneur de vous donner part que j’envoyai, il y a onze jours, la feuille importante concernant les intérêts de la demoiselle Dangeville, attachée à la cour de France, et pour laquelle nous aurons tous les égards à elle dus ; que cette pièce importante était adressée à M. Damilaville, avec un gros paquet de Grizel[1], de Car[2], de Ah ! Ah ![3], et de chansons intitulées Moïse-Aaron[4].

Nous craignons que, malgré la bonne harmonie et correspondance des deux cours, on n’ait saisi notre paquet comme trop gros, et qu’on ne l’ait porté à Sa Majesté très-chrétienne, qui sans doute en aura ri, et auquel nous souhaitons toutes sortes de prospérités.

Nous avons aussi dépéché à Vos Excellences copies desdits mémorials intitulés Grizet, Gouju[5], Car, Ah ! Ah !, Moïse-Aaron ; et nous sommes en peine de tous nos paquets, pour lesquels nous réclamons le droit des gens.

Et, pour n’avoir rien à nous reprocher, non-seulement nous vous expédions, par le présent courrier, les lettres patentes pour le cinquième acte de la demoiselle Dangeville, mais encore la

    senter le moyen de conciliatinn proposé comme une victoire. Au moins est-il certain que l’affaire ne reparut plus au bailliage de Gex. (Note du premier éditeur.)

  1. Voyez tome XXIV, page 239.
  2. Voyez ibid., page 261.
  3. Voyez ibid., page 263.
  4. Voyez cette chanson dans les Poésies mêlées, tome X.
  5. Voyez tome XXIV, page 255.