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3586. — À M.  L’ABBÉ D’OLIVET.
24 juin.

Facundissime et carissime Olivete, lisez le programme simple et court à l’Académie. Si on l’approuve, je l’envoie à M. le duc de Choiseul, à Mme  de Pompadour. Je veux que le roi souscrive ; je veux que le président Hénault fasse souscrire la reine. Je me charge des princes d’Allemagne et du parlement d’Angleterre. Je veux la gloire de la France et de l’Académie.

Je crois que je pourrai hardiment, dans un programme imprimé, donner les noms de tous les académiciens, que je mettrai immédiatement après les princes, attendu qu’ils sont les confrères de Corneille.

Renvoyez-moi, s’il vous plaît, mon programme approuvé. Nec patres conscripti concidant nec deficiant.

Il serait convenable que chacun signât mon programme. M. le duc de Nivernais a déjà souscrit pour dix exemplaires. Qui sera le brave académicien qui se chargera de la souscription de ses frères à croix d’or, à cordons bleus, etc. ? Ciceronis amator, Cornelium tuere.


4587. — À M.  D’ALEMBERT.
Aux Délices, 25 de juin.

Mon cher philosophe, vous n’avez peut-être pas beaucoup de temps, ni moi non plus ; cependant il faut donner signe de vie. Dites-moi en conscience à quelle distance vous croyez que nous sommes éloignés du soleil depuis le passage de Vénus, et si vous pensez que cette Vénus ait un laquais[1], comme on le prétend. Pour moi, je suis occupé actuellement de Mlle  Corneille, et je vous prie de faire beau bruit à l’Académie pour l’édition des ouvrages de ce grand homme.

M. l’abbé Grizel[2] me charge de vous faire ses compliments. Omitte res cœlestes, et envoyez un petit mot à votre vieil ami V., chez M. Damilaville.

  1. Voyez la lettre 4603.
  2. Principal personnage de la Conversation, tome XXIV, page 239.