Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/329

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au temps de la princesse Olha. C’est une erreur de copiste que j’aurais dû corriger en relisant les feuilles imprimées[1] : je suis coupable de cette inadvertance, que tout homme qui sera de bonne foi rectifiera aisément.

Est-il possible, monsieur, qu’on me dise, dans les observations, que le patriarchat de, Constantinople était le plus ancien ? C’était celui d’Alexandrie ; et il y avait eu vingt évêques de Jérusalem avant qu’il y en eût un à Byzance.

Il importe bien vraiment qu’un médecin hollandais se nomme Vangad ou Vangardt ! Vos mémoires, monsieur, l’appellent Vangad, et votre observateur me reproche de n’avoir pas bien épelé le nom de ce grand personnage. Il semble qu’on ait cherché à me mortifier, à me dégoûter, et à trouver, dans l’ouvrage fait sous vos auspices, des fautes qui n’y sont pas.

J’ai reçu aussi, monsieur, un mémoire intitulé Abrégé des recherches de l’antiquité des Russes, tire de l’Histoire étendue à laquelle on travaille.

On commence par dire, dans cet étrange mémoire, « que l’antiquité des Slaves s’étend jusqu’à la guerre de Troie, et que leur roi Polimène alla avec Anténor au bout de la mer Adriatique, etc. » C’est ainsi que nous écrivions l’histoire il y a mille ans ; c’est ainsi qu’on nous faisait descendre de Francus par Hector, et c’est apparemment pour cela qu’on veut s’élever contre ma préface[2] dans laquelle je remarque ce qu’on doit penser de ces misérables fables. Vous avez, monsieur, trop de goût, trop d’esprit, trop de lumières, pour souffrir qu’on étale un tel ridicule dans un siècle aussi éclairé.

Je soupçonne[3] le même Allemand d’être l’auteur de ce mémoire, car je vois Juanovitz, Basilovitz, orthographiés ainsi : Wanovitsch, Wassiliewitsch. Je souhaite à cet homme plus d’esprit et moins de consonnes.

Croyez-moi, monsieur, tenez-vous-en à Pierre le Grand ; je vous abandonne nos Chilpéric, Childéric, Sigebert, Caribert, et je m’en tiens à Louis XIV.

Si Votre Excellence pense comme moi, je la supplie de m’en instruire. J’attends l’honneur de votre réponse, avec le zèle et l’envie de vous plaire que vous me connaissez ; et je croirai toujours avoir très-bien employé mon temps, si je vous ai convaincu

  1. Le passage a été changé ; voyez tome XVI, page 423.
  2. Voyez tome XVI, page 382.
  3. Les soupçons étaient justes.