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compagnie qui avait besoin de vous, soyez mon confrère dans le petit nombre des élus qui marchent sur le serpent et sur le basilic. Je vous recommande l’inf… Adieu ; l’amitié est la consolation de ceux qui se trouvent accablés par les sots et par les méchants.


4544. — À M.  DUCLOS[1].
Aux Délices, 13 mai.

Je compte, monsieur, dans une entreprise qui regarde l’honneur de la nation, consulter l’Académie, et je dois d’autant plus recourir à sa décision, pour cette petite préface que je mets au devant du Cid, qu’il s’agit ici de l’Académie même et de son fondateur. C’est à elle à m’apprendre si j’ai concilié ce que je dois au public, à Corneille, au cardinal de Richelieu, à elle, et surtout à la vérité.

J’ose croire, monsieur, qu’il ne serait pas mal à propos qu’on indiquât une assemblée extraordinaire. Je vous préviens d’abord que je tiens de M. de Vendôme l’anecdote dont je parle[2]. Vous sentez combien elle est vraisemblable, et que je n’oserais la rapporter si elle n’était très-vraie.

Il me paraît qu’il ne sera pas indifférent qu’on sache que l’Académie daigne s’intéresser à mon projet. Le roi, notre protecteur, est le premier à donner l’exemple. Sa générosité charme tous les gens de lettres. Corneille sera plus honoré cent ans après sa mort qu’il ne le fut de son vivant ; c’est à moi de ne pas flétrir ses lauriers en y touchant.

Je vous enverrai l’Horace de Corneille avec les notes, dès que vous m’assurerez qu’on voudra bien les examiner.


4545. — À M.  LE COMTE DE KAYSERLING,
à vienne.
Aux Délices, prés Genève, 14 mai.

Monsieur, voici un essai de ce que vous m’avez demandé ; je vous prie de le lire, et de l’envoyer à M, Schouvalow. Vous vous apercevez que j’ai travaillé sur des mémoires que je me suis procurés. C’est à M. de Schouvalow à décider si ces mémoires de ministres oculaires, qui sont très-véridiques, doivent être

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. L’anecdote sur la Comédie des Tuileries : voyez tome XXXI, page 205.