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faits à Mlle  Corneille. Il me semble que vous pouvez parler fortement à M.  de Saint-Florentin et à M.  de Sartine. J’ose même présumer que monseigneur le prince de Conti accordera sa protection à la vertu et à la noblesse insultées ; je ne sais par quelle méprise on a pu confondre la diffamation de cette demoiselle avec des critiques de vers. Il s’agit ici de l’honneur. Nous attendons tout de vous, et de l’auguste maison où vous êtes.

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

4500. — DE CHARLES-THÉODORE[1],
électeur palatin.
Manheim, ce 28 mars.

Je vous suis très-obligé, monsieur, de la belle tragédie de Tancrède, que vous m’avez envoyée, avec la très-édifiante lettre[2] qui la suit. On vous lit toujours avec un nouveau plaisir. Tout le monde littéraire vous prie de lui donner encore beaucoup de vos ouvrages avant d’aller habiter la Jérusalem céleste. Vous êtes si admiré sur la terre ! restez-y tant que vous pourrez ; et, s’il vous est possible, venez bientôt revoir un de ceux qui vous admirent le plus. Si j’ai tardé longtemps à vous écrire, c’est que je n’ai pu le faire plus tôt. J’ai été accablé d’affaires, sans les soins que l’électrice me donne dans sa grossesse. Si vous venez à Schwetzingen, vous verrez un papa jouer avec un enfant ; et après l’avoir bercé, s’entretenir avec plaisir avec son cher Suisse, pour qui j’aurai toujours une vraie estime.


Charles-Théodore, électeur.

4501. — À MADAME BELOT[3].
Aux Délices, 29 mars.

Vous avez trouvé le secret
De philosopher et de rire,
Et de votre charmante lyre
Vous faites un joli sifflet
Pour siffler notre ami Trublet,
Que je révère, et dont j’admire
La profondeur et le caquet.
Badinez, tandis qu’il compile ;
Égayez souvent par vos sons
La pesanteur de son beau style,

  1. Réponse à la lettre 4459. Voyez ci-après, n° 4525.
  2. Sans doute la lettre 4432.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.