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générosité, on l’aidant aussi vous-même de votre bourse. Mais enfin c’est votre métier de faire de bonnes actions. Comme vous ne me mandez point par quelle voie je dois vous rembourser les dix écus, permettez que je vous en adresse le billet inclus pour M. Panchaud.

Ètes-vous informé que, le 21 décembre, il y a eu un nouveau tremblement de terre à Lisbonne, qui a fait périr soixante et dix-huit personnes ? On compte cela pour rien. Les Français préparent une descente en Angleterre. Qu’allait-il faire dans cette galère[1]. Quel optimisme que tout cela ! Heureux les hommes ignorés qui vivent chez eux en paix ! plus heureux ceux qui vivent avec vous ! Je vous embrasse de tout mon cœur. Je vous remercie ; je vous supplie de présenter mes respects à M. le baron de Freudenreich. Tuus semper.


3103. — À M. DE GAUFFECOURT.
À Monrion, 29 janvier 1756.

J’ai payé, mon cher philosophe, a lento risu, l’argent que vous m’avez ordonné de payer pour vos beaux grands draps sans couture. Je n’ai pu avoir votre reçu, parce que M. Grand est toujours à la chasse, et tire plus de lièvres que de lettres de change. Mais vous êtes couché sur son grand livre, et j’espère que j’aurai un reçu dans quelques mois. Vous aurez, avant ce temps-là, le catéchisme de la sainte religion naturelle[2].

Je vous supplie d’adresser l’incluse à Mme d’Épinay, chez qui Liébaud a récité le catéchisme. Obtenez de Mme d’Épinay qu’elle mette son honneur à faire rendre cette lettre. Je prierai Dieu pour le salut de votre âme. Mme Denis vous baise des deux côtés. Ne nous oubliez pas auprès de vos amis ; et n’oubliez pas Marc.

Je vous embrasse philosophiquement. V.


3104. — À M. LE CONSEILLER TRONCHIN[3].
À Monrion, le 29 janvier 1756.

Mon très-cher confrère, le secret du bonhomme Denis de voyager à califourcbon sur un rayon du soleil ayant été perdu, et nos chevaux étant occupés à nos Délices, il n’y a pas encore

  1. Fourberies de Scapin, II, ii.
  2. Le poëme sur la Loi naturelle ; voyez tome IX.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.