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avec dom Calmet[1], l’auteur des Commentaires sur la Bible, au milieu d’une bibliothêque de douze mille volumes, en attendant que vous m’appeliez dans votre sphère. Donnez-moi donc vos ordres, mon cher ange ; je quitterai le cloître dès que vous me l’ordonnerez ; mais je ne le quitterai pas pour le monde, auquel j’ai un peu renoncé ; je ne le quitterai que pour vous.

Je ne perds pas ici mon temps. Condamné à travailler sérieusement à cette Histoire générale, imprimée pour mon malheur, et dont les éditions se multiplient tous les jours, je ne pouvais guère trouver de grands secours que dans l’abbaye de Senones. Mais je vous sacrifierai bien gaiement le fatras d’erreurs imprimées dont je suis entouré, pour goûter enflin la douceur de vous revoir. Prenez-vous les eaux ? Comment Mme d’Argental s’en trouve-t-elle ? Que je bénis le préjugé qui fait quitter Paris pour aller chercher la santé au milieu des montagnes, dans un très-vilain climat ! La médecine a le même pouvoir que la religion : elle fait entreprendre des pèlerinages. Réglez le mien ; vous êtes tous deux les maîtres de ma marche comme de mon cœur.

La poste va deux fois par semaine de Plombières à Senones, par Raon. Elle arrive un peu tard, parce qu’elle passe par Nancy ; mais enfin j’aurai le bonheur de recevoir de vos nouvelles. Adieu ; je vous embrasse.


Le moine Voltaire.

2750. — À M. COLINI.
À Senones, le…

Mi capita oggi la lettera dell’ undecimo. Mi rincresco del viaggio che fà il pacchetto ch’ella a mandato a Plombières. La prego di scrivere ancora a Senones, al meno una volta, e di far mi sapere se trà lettere a me indirizzate vene fosse alcuna di madama Denis[2].

Il faut que l’on attende pour la préface.

Mille compliments à monsieur le major, et à tous ceux qui se souviennent de moi.

J’ai bien à cœur la copie du manuscrit concernant l’Histoire[3].

  1. Voltaire, dans sa lettre à dom Calmet, du 13 février 1748, lui avait témoigné le désir d’être, pendant quelques semaines, un de ses moines.
  2. Traduction : Je reçois aujourd’hui la lettre du 11, Je suis fâché du voyage que fait le paquet que vous avez envoyé a Plombières. Je vous prie d’écrire encore à Senones au moins une fois, et de me faire savoir si, parmi les lettres à moi adressées, il ne s’en trouve aucune de Mme Denis.
  3. Voyez la lettre 2758.