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d’un emprisonnement qui crie vengeance, et pour lequel il doit demander pardon ?

Votre Excellence ignore-t-elle quel est Freytag ? ignore-t-elle les extorsions publiques qui l’ont rendu l’horreur de Fraucfort, et de tous les environs ? ignore-t-elle qu’ayant fait payer au comte de Vasco l’espérance d’un régiment au service du roi qu’il avait osé lui promettre, le comte de Vasco ne put retirer de lui une partie de l’argent que Freytag avait extorqué qu’en le battant publiquement ? Vingt aventures pareilles l’ont fait trop connaître. On sait assez que ces excès si odieux commis contre une dame, contre le sieur Colini et contre moi, n’avaient pour but que de nous voler. Nous l’avons été en effet d’une manière bien violente. Presque tous nos effets ont été dissipés comme dans un pillage. Les sieurs Dorn, Freytag et Smith, nous ont pris l’argent que nous avions dans nos poches, et ce qu’on a pris au sieur Colini est tout son bien. Et c’est au nom d’un roi juste qu’on a commis tous ces attentats ! Certainement il les aurait punis si nos lettres n’avaient été interceptées. Nous espérons au moins, monsieur, que le roi ordonnera qu’on nous rende l’argent qu’on nous a pris, et dont le compte est entre les mains des magistrats de Francfort. Nous l’espérons de l’équité du roi et de vos bons offices. Nous oublierons un traitement si cruel, et nous ne nous souviendrons que de la réparation.

Je suis avec des sentiments respectueux, monsieur, de Votre Excellence, le très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire,
gentilhomme de la chambre du roi de France.

2635. — DU BARON DE FREYTAG À FREDERSDORFF[1].
7 August.

Es haben Ihre Königliche Majestät unter dem 31. vorigen Monats mir eine abermalige Ordre, welche ich hier im Original beilege, allergnädigst zugehen lassen, dem von Voltaire seine Effekten zu behändigen.

Gleichwie mir aber Seine Königliche Majestät in einem allergnädigsten Handschreiben allergnädigst und gemessenst anbefohlen, in dieser Voltairischen höchst verdriesslichen Sache Allerhöchstdenenselben nichts mehr zu berichten, so nehme mir abermalen die Freiheit, Euer Hochwohlgeboren zu bitten, Seiner Königlichen Majestät allerunterthänigst vorzustellen, dass ich niemalen von den Voltairischen Ellekten von keinen Dreier werth, als sein an mich adressirtes Ballot in Händen gehabt, welches ihme den andern

  1. Éditeur, Varnhagen von Ense.