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2477. — À M. G.-C. WALTHER.
6 décembre 1752.

J’apprends, à l’instant du départ de la poste, que le nommé d’Arnaud est à Dresde, Sa Majesté le roi de Prusse a été obligé de le chasser de ses États, et il méritait une punition plus sévère. On apprend qu’il a forgé des lettres de Sa Majesté, en prose et en vers, qu’il débite impudemment. Si vous pouviez, mon cher Walther, vous faire donner ces papiers et les renvoyer à notre cour, vous rendriez un très-grand service. Au reste, il est bon que vous connaissiez ce scélérat, et que vous le fassiez connaître. Je vous réitère toutes les prières que je vous ai faites, et vous embrasse de tout mon cœur.


Voltaire.

2478. — DE FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE
à maupertuis[1].
10 décembre 1752.

Ne vous embarrassez de rien, mon cher Maupertuis. L’affaire des libelles est finie. J’ai parlé si vray à l’hôme, je lui ai si fort lavé la tête que je ne crois pas qu’il y retourne… Je l’ay intimidé du coté de la boursse, ce qui a fait tout lefet que j’en atendais. Je lui ai déclaré enfin nettement que ma maisson devait être un sanctuaire et non une retraite de brigands ou de cellerats distillent des poissons… À présent ne pensez qu’à vos poulmons, et ne sortez pas de votre chambre par le froid présent.


2479. — DE M. LERBER[2],
au nom des avoyers de berne.
Berne, ce 1er décembre 1752.

Voltaire, il est bien doux sans doute
De voir son nom par vous cité ;
Et vos écrits sont la grand’route
Qui mène à l’immortalité.
Sans flatterie et sans rancune,
Ami de la simple équité.
Vous osez, avec liberté,

  1. Voltaire et Frédéric, par G. Desnoiresterres, p. 374.
  2. Sigismond-Louis Lerber est mort le 20 avril 1783. Cette réponse à Voltaire, ainsi que la lettre de Voltaire n° 2466, ont été publiées pour la première fois par M. Clogenson. (B.) — Nous donnons aujourd’hui le texte publié, par M. C.-G. Kœnig, dans la Suisse illustrée du 25 mai 1872.