S’il y a quelque chose de nouveau à Francfort, concernant toutes ces misères, vous me ferez plaisir de m’en instruire.
Sire, j’avais écrit ce matin une lettre à l’abbé de Prades pour être montrée à Votre Majesté ; depuis ce temps il a eu un exemplaire de l’édition de La Beaumelle, dont vous l’aviez chargé de vous rendre compte. Je lui ai redemandé aussitôt ma lettre, comptant alors prendre la liberté d’écrire moi-même à Votre Majesté. Mais me trouvant très-mal, et ne pouvant écrire une lettre de détails dans ce moment, je supplie Votre Majesté de permettre que je lui envoie la lettre ou plutôt le mémoire[1] de ce matin. Je la conjure de laisser périr un mauvais ouvrage qui tombera de lui-même, et d’avoir pitié de l’état affreux où elle m’a réduit.
Votre efrontrie m’étone, après ce que vous venez de faire[2], et qui est clair côme le jour. Vous persistez au lieu de vous avouer coupable ; ne vous imaginez pas que vous ferez croire que le noir est blang, quand on ne voit pas, c’est qu’on ne veut pas tout voir, mais si vous poussez l’affaire à bout, je ferai tout imprimer et l’on verra que si vos ouvrages méritent qu’on vous érige des statues votre conduite vous mériterait des chaines.
L’éditeur est interrogé, il a tout déclaré.
Ah mon Dieu sire dans l’état où je suis ! Je vous jure encor sur ma vie à laquelle je renonce sans peine que cest une calomnie affreuse. Je vous conjure de faire confronter tous mes gens. Quoi ! vous me jugeriez sans entendre ! Je demande justice et la mort.