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Chez Pluton allait faire un tour,
Pour un peu de gloutonnerie.
Lieberkind et sa prud’homie
L’allaient dépêcher sans retour
Pour en faire une anatomie ;
Mais votre lecteur La Mettrie
Vient de le rappeler au jour.
La grave charlatanerie
À tout à fait l’air d’un Caton ;
Pour moi, j’aime assez la raison
Sous le masque de la folie.
Que la veine hémorroïdale
De votre personne royale
Cesse de troubler le repos !
Quand pourrai-je d’un style honnête
Dire : « Le cul de mon héros
Va tout aussi bien que sa tête » ?


Abraham Hirschell vient de jouer à monseigneur le margrave Henri à peu près le même tour qu’à moi. Pardonnez, sire, j’ai toujours cela sur le cœur, et je mourrais de douleur sans vos bontés.


2299. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
Ce vendredi, à neuf heures du soir.

Sire, le médecin joyeux[1] a sans doute mandé à Votre Majesté que, lorsque nous sommes arrivés, le malade[2] dormait tranquillement, et que Codenius[3] nous a assuré, en latin, qu’il n’y avait aucun danger. Je ne sais pas ce qui s’est passé depuis, mais je suis persuadé que Votre Majesté a approuvé mon voyage. Je me flatte que je viendrai bientôt me remettre aux pieds de Votre Majesté.


2300. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
16 octobre.

Mon cher ami, je vous suis bien obligé de vos petites notes. Je ne puis concevoir comment le mot de dernière fille a pu échap-

  1. La Mettrie. (Note de M. Boissonade.)
  2. Rottembourg.
  3. Médecin de Frédéric. Il est nommé Gothénius dans les Souvenirs de Berlin, par Dieudonné Thiébault, et mieux Cothenius, dans la lettre 2239 à la margrave de Baireuth.