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rend justice, comme quand on loue les très-belles choses qui sont dans Électre et dans Rhadamiste. Je parle de lui avec la même vérité que je parle de Votre Majesté à vous-même. Ne croyez pas non plus que, dans notre Académie, nous nous reprochions sans cesse nos incorrections. Nous avons trouvé très-peu de fautes contre la pureté de la langue dans Racine, dans Boileau, dans Pascal ; et ces fautes, qui sont légères, ne dérobent rien à l’élégance, à la noblesse, à la douceur du style. L’Académie de la Crusca a repris beaucoup de fautes dans le Tasse ; mais elle avoue qu’en général le style du Tasse est fort bon.

Je ne parlerai ici de moi que par rapport à mes fautes. J’en ai laissé échapper beaucoup de ce genre, et je les corrige toutes. Car actuellement je m’occupe à revoir toute l’édition de Dresde[1]. Je change souvent des pages entières, afin de n’être pas indigne du siècle dans lequel vous vivez.

J’ai eu, en dernier lieu, une attention scrupuleuse à écrire correctement ma dernière tragédie ; cependant, après l’avoir revue avec sévérité, j’avais encore laissé trois fautes considérables contre la langue, que l’abbé d’Olivet m’a fait corriger.

La difficulté d’écrire purement dans notre langue ne doit pas vous rebuter. Vous êtes parvenu, sire, au point où beaucoup d’habitants de Versailles ne parviendront jamais. Il vous reste peu de pas à faire. Vous avez arraché les épines, il ne vous coûtera guère de cueillir les roses ; et votre puissant génie triomphe des petits détails comme des grandes choses. Mais j’ai bien peur que vous n’alliez cueillir des lauriers aux dépens des Russes, au lieu de cultiver en paix ceux du Parnasse. Votre Majesté ne m’a point envoyé l’épître à M. Algarotti. Je crois qu’à la place on a mis dans le paquet une seconde copie de celle à M. Darget.

Je me mets aux pieds de Votre Majesté.


1965. — AU CARDINAL QUERINI.
Parigi, 23 aprile.

Ho ricevuto l’onore della sua lettera del 17 marzo, coi bellissimi versi che sono per me un nuovo cumulo di favore, di gloria, ed un nuovo stimolo che m’instigherebbe a correre più allegramente nella strada della virtù, se la mia debole salute non ritardasse il mio corso, e non fosse per infiacchire le mie piccole forze. Non posso credere che cotali versi sieno tutti com-.

  1. Voyez une note sur la lettre 1869.