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damner Rome sauvée que de la faire jouer si vite par des gens qui ont besoin de travailler six semaines. J’ai pris mon parti, je leur ai donné Oreste, cela se peut jouer tout seul. Me voilà délivré d’un fardeau. J’aurai encore le temps de travailler à Rome, et de la donner ce carême. Tout ce que je fais pour Rome et pour la Grèce vous appartient. Votre Altesse a ses raisons pour devoir aimer les grands hommes de ces pays-là. Daignez protéger toujours un Français que vos bontés élèvent au-dessus de lui-même.


2047. — À M. BERRYER[1],
lieutenant général de police.
Paris, 4 janvier.

Voici, monsieur, un petit factum d’un procès singulier. Je vous supplie de le lire, vous êtes assurément un juge compétent. Il y a dix ans que le procès dure : si vous trouvez mes raisons bonnes, je le gagnerai. Je vous demande aussi en grâce de trouver bon que Lemercier imprime ce plaidoyer. Je me suis présenté chez vous pour vous renouveler mon attachement, et j’y viendrais bien souvent si ma déplorable santé le permettait.

J’ai l’honneur d’être, avec le dévouement le plus respectueux, monsieur[2], etc.


2048. — AU LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[3].
Paris, 6 janvier 1750, ce mardi,
rue Traversière.

Monsieur, si vous vous êtes amusé à lire mon factum pour le cardinal de Richelieu contre ceux qui lui imputent un très-mauvais ouvrage, je vous supplie de me le renvoyer. J’ai encore de très-fortes raisons à y ajouter, et j’ai surtout à faire voir ce que c’est que le manuscrit qui est à la Sorbonne depuis l’an 1664. C’est assurément une nouvelle preuve de l’imposture, et qui sert à découvrir le nom de l’imposteur. M. le maréchal de Richelieu vint chez moi avant-hier, et ne trouve point du tout mauvais que je détrompe le public.

J’ai une autre affaire, monsieur, dans laquelle je vous de-

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Dans un coin de la lettre, on lit de la main de M. Berryer : Renvoyé le factum, le 7 janvier 1750, à M. de Voltaire. (A. F.)
  3. Éditeur, Léouzon Leduc.