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mon caractère et de celui d’Arouet, ma facilité en affaires, enfin tout ce que vous croirez qui pourra augmenter sa confiance et son amitié. Elle avait envie de vous charger de sa procuration et de venir s’établir auprès de moi. Dites-lui qu’elle eût très-bien fait.

À l’égard de la tabatière, envoyez-la-moi, et, si elle est agréable, je vous en ferai donner plus que vous ne demandez. Mettez-la dans le premier envoi.

9° Je vous recommande Mlle  d’Amfreville pour cent livres, et d’Arnaud pour vingt-quatre.

10° Par quelle voie avez-vous envoyé les présents d’enfant avec ce qui les accompagnait ?

11° Quelle année de pension m’a-t-on payée au Trésor royal, et quelle année se paye à présent ? Monsieur votre frère peut le savoir.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

La femme de Lebrun a dû recevoir un ballot de bouteilles d’encre, qu’elle fera remplir et qu’elle renverra. Mais dans ce ballot il y avait un thermomètre à l’esprit-de-vin, que je renvoie comme on me l’a envoyé.


812. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 10 (janvier 1738).

En réponse à votre lettre du 6 janvier 1738.

1° J’avais déjà par devers moi la sentence des requêtes pour la vente de Spoix, et je me confirme tous les jours dans l’idée que ce serait une bonne acquisition. Ainsi donc, si de votre côté vous pouvez arrêter la somme de vingt ou trente mille francs qu’on emploierait par privilège pour m’aider dans cette acquisition je vous serais très-obligé. Nous avons du temps pour y penser d’ici en avril ou mai.

Je savais aussi que le château restait à Mme  d’Estaing, veuve du cordon bleu, qui a, je crois, ce château pour son habitation ; mais je savais qu’elle a quatre-vingts ans, et que d’ailleurs elle cédera son droit pour très-peu de chose.

De plus, je ne compte point habiter sitôt à Spoix, et je me flatte seulement qu’étant à portée de très-bien régir cette terre, je la ferais valoir beaucoup plus qu’elle n’est affermée depuis cent ans. Mais j’ai tout lieu de croire que ce décret par lequel on

  1. Édition Courtat.