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de contrats et d’argent. Je ne suis dans aucun de ces deux cas. Si Camuzat peut faire trouver un emploi de quinze à vingt mille livres en viager, je suis prêt ; mais il faudrait engager notre M. Michel à garder l’argent au même prix, jusqu’en mars : ceci est de conséquence.

À l’égard de la terre du Faou, n’écrivez point sitôt à Surville. Mme de Richelieu est malade : ce n’est pas un temps convenable pour parler d’affaires.

Mais, pour M. de Guise, il faut lui écrire, et, s’il n’envoie pas de l’argent, presser le jugement.

Puis, je vous prie de m’envoyer, outre la pâte et la rame de papier, un cent de bouts d’ailes taillées, deux rames de papier de ministre, deux rames de grand papier à lettre, des cure-dents, trois ou quatre douzaines de petits boutons plats pour des chemises. Ces boutons sont, je crois, de fer garni de fil. Mesdemoiselles vos nièces connaissent cela.

J’ai bien à cœur l’envoi d’une Henriade proprement reliée à M. de Ramsault. J’en voudrais trois pour moi : c’est de la besogne pour votre frère.

Je vous souhaite la bonne année, et à toute votre famille.


809. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
(29 décembre 1737.)

Je viens, mon cher abbé, de me faire informer de cette terre de Spoix[2] : elle est en décret. Je sais assez ce qu’elle vaut : si on pouvait l’avoir pour moins de cinquante mille livres, on ne risquerait rien, au contraire. Il est vrai qu’il faudrait payer pour treize mille livres de droits ; mais avec cela ce serait encore bien placer son argent ; elle sera adjugée aux requêtes du Palais au 1er mars : la quarantaine est ouverte. Parlez de cette terre à M. Camuzat, et dites-moi ce qu’il en pense, et si M. d’Estaing y songe pour lui. En cas que M. d’Estaing y songe, je lui propose de s’en accommoder avec moi, à vie. S’il n’y songe pas, et qu’elle ne coûte que cinquante mille livres, je veux bien l’acheter. M. Michel sera prié de garder mon argent jusqu’au 1er mars : ce sera toujours deux mois d’intérêts de gagnés.

Les six mille et tant de livres dues par M. Clément serviront à compléter le payement, et je crois que je trouverai aisément à

  1. Édition Courtat.
  2. Cette terre est voisine de Bar-sur-Aube.