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lieu doit me faire sur ce reliquat dû par Mme d’Aubigné, ayez la bonté de ne pas oublier une assurance du payement régulier de ma rente de quatre mille livres. Je sais que cette rente est spécialement hypothéquée sur la terre du Faou. Si l’intendant veut, vous ferez accepter cette délégation par le fermier du Faou, ou par un autre fermier ; mais, en un mot, une délégation acceptée délivrera dorénavant l’intendant du soin de payer lui-même, et vous épargnera, à vous, beaucoup de soins et de pas.

5° J’attends des nouvelles de la pension, et, à l’égard des rentes sur l’Hôtel de Ville, je n’enverrai le certificat que dans le mois de janvier. On me devra deux années alors.

6° J’envoie par M. le marquis d’Entragues le paquet qu’il faudra faire remettre à Prault par monsieur votre frère. Prault donnera cinquante livres à monsieur votre frère. Je le supplie de vouloir bien les accepter, et d’ailleurs Prault donnera un billet conforme au modèle ci-joint, et rendra l’original de mon papier, sans en avoir pris de copie. Vous aurez la bonté de me renvoyer cet original, intitulé Papier que M. Moussinot fera lire à M. Prault.

Voici un autre billet pour M. Thieriot le marchand.

7° Vous aurez la bonté d’envoyer les cheminées de marbre, les deux statues raccommodées, les deux piédestaux, le tout bien conditionné, les deux globes avec leurs pieds, en attendant mieux. Je ne pourrai mettre dans ma galerie les estampes du Luxembourg. Nous les troquerons contre quelque autre chose.

8° J’ai prié, et je prie encore M. Pitot, excellent physicien, d’examiner tout ce que Deville peut m’envoyer. Nous ferons de toutes les machines, et de celles que vous achèterez ailleurs, un ou plusieurs ballots. J’arrange leurs places dans ma galerie.

9° J’attends les livres que j’ai demandés, et il y doit avoir trois Henriade reliées ; mais au lieu de trois, j’en demande six.

Nota que M. Moussinot ne délivrera le paquet à M. Prault qu’en cas que ledit Prault fasse le billet dont le modèle est ci-joint.

La poste va partir. Je vous embrasse très-tendrement, mon cher abbé.


780. — À FRÉDÉRIC, PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
(Cirey), octobre.

Monseigneur, il est bien douloureux que Cirey soit si loin du trône de Remusberg. Vos bienfaits et vos ordres sont bien longtemps