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assez en bon ordre. Mais il est arrivé depuis bien du malheur à nos baromètres et à nos thermomètres. Je ne veux pas abuser de votre patience pour en demander d’autres pour le présent, mais en donnant une Henriade à l’albbé Nollet, vous pourrez fort bien lui demander un plus grand thermomètre selon les principes de M. de Réaumur. Le plus grand que j’avais s’étant trouvé encore trop petit, a pété dans l’opération. Je vous réitère mes petites demandes de ma dernière lettre. Voici le temps des réponses de M. Grosse et de celle de M. Delarue.

Si votre chimiste aumônier tarde à partir, ne tardez pas, je vous en prie, à m’envoyer de l’argent par la voie du carrosse, et, au lieu de deux cent cinquante louis, envoyez-en hardiment trois cents avec les livres et les petites bagatelles que j’ai demandées. Vous me direz ce qu’il faut faire sur le certificat de vie, et sur ce qui est nécessaire pour recevoir mes rentes viagères, dont vous avez les contrats, et ma pension, dont M. Tanevot a l’ordonnance.

Je compte qu’on a écrit à M. le prince de Guise, suivant le modèle de lettre que j’avais envoyé ; et si on n’a pas encore écrit, je prie instamment qu’on n’y manque point.

On a donné un écu de trois livres de gratification au porteur des thermomètres, et trois livres encore sur son payement. Combien lui donnez-vous par jour ?

Adieu. On ne peut ni vous fatiguer, ni vous aimer plus que je ne fais. N’oublions pas l’affaire de Bouillé-Ménard.

Autres questions :

Que dit la perruche ? Car il faut qu’on la répète.

Le porteur des thermomètres a porté la boîte d’un petit ( ? ), que M. Nollet remplira d’un thermomètre nouveau, à la place de celui qui est cassé.

Vale et me ama.


771. — À M. LE BARON DE KEYSERLING.[1]

Favori d’un prince adorable,
Courtisan qui n’es point flatteur,
Allemand qui n’es point buveur,
Voyageant sans être menteur,
Souvent goutteux, toujours aimable ;

  1. Keyserlingk, dont il est souvent parlé sous le nom de Césarion, était un gentilhomme courlandais, et ami de Frédéric. Il mourrut en 1749.