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lequel il me quitte du dixième, n’étant pas juste que je paye le dixième, ayant si longtemps attendu. S’il consent à ce dernier article, je veux bien n’être payé de tout ce qu’il me doit que dans un an, c’est-à-dire au mois de mars prochain. C’est une négociation que je remets à votre prudence et à votre amitié.

À l’égard de M. le prince de Guise, il n’y qu’à lui écrire une lettre par laquelle vous lui ferez savoir que mes créanciers m’ont saisi tout ce que j’ai, et que vous êtes forcé d’avoir recours à lui ; que vous espérez de sa probité qu’il voudra bien me payer.

Ensuite nous agirons.

À l’égard des flambeaux, ils étaient déjà dorés d’or moulu ; il n’y manque qu’une couleur.

j’ai répondu précédemment à tous les articles de votre lettre, et je les ai prévenus dans celle que vous avez dû recevoir de moi entre le 22 avril et le 12 mai[1].

Je veux bien payer six francs par mois des Nouvelles, pourvu que le prix des actions y soit.

Je ne vous importunerai pas davantage cette fois-ci. Je vous écrirai plus au long à votre retour de Rouen.

Je vous embrasse tendrement.

Je me recommande à vous pour la Chimie de Boerhaave. Chargez votre frère de la mettre au carrosse.

Adieu, mon cher ami.


747. — À. M. PITOT.
Le 17 mai.

Vous m’aviez flatté, monsieur, l’année passée, que vous voudriez bien donner quelque attention à des Éléments de la Philosophie de Newton, que j’ai mis par écrit pour me rendre compte à moi-même de mes études, et pour fixer dans mon esprit les faibles connaissances que je peux avoir acquises. Si vous voulez le permettre, je vous ferai tenir mon manuscrit, qui n’est qu’un recueil de doutes, et je vous prierai de m’instruire.

Si, après cela, vous trouvez que le public puisse tirer quelque utilité de l’ouvrage, et que vous vouliez l’abandonner à l’impression, peut-être que la nouveauté et l’envie de voir de près quelques-uns des mystères newtoniens cachés jusqu’ici au gros du

  1. Cette lettre étant datée du 11 mai, Voltaire a dû se tromper en écrivant : « 12 mai. » (C.)