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apparemment que le mot de cette énigme est dans quelque lettre de vous que je n’ai point encore reçue. Quand Thieriot sera-t-il à Paris ? Adieu.


626. — À M. DE CIDEVILLE.
À Cirey, ce 5 août.

Mon cher ami, on vous a envoyé le Mondain[1] ; j’envoie une ode à M, de Formont. M. de Formont vous donnera l’ode, et vous lui donnerez le Mondain. Vous voyez, mon aimable Cideville, qu’on fait ce qu’on peut pour vous amuser ; tenez-m’en compte, car je suis entre Newton et Émilie. Ce sont deux grands hommes, mais Émilie est bien au-dessus de l’autre, Newton ne savait pas plaire. Vous, qui entendez si bien ce métier-là, comptez que vous devriez venir à Cirey ; nous quitterions pour vous les triangles et les courbes, nous ferions des vers, nous parlerions d’Horace, de Tibulle et de vous. V.


627. — À M. DE CAUMOMT[2],
à avignon
À Cirey en Champagne, ce 5 août 1736.

Je n’ai eu longtemps que des procès, monsieur ; je n’avais rien à vous mander qui pût vous amuser. Je ne sais si je vous ferai une bonne réparation en vous envoyant l’ode sur l’Ingratitude. Cette ode serait contre moi si j’oubliais jamais les bontés avec lesquelles vous m’avez fait un devoir de vous être attaché.

Je crois que M. Algarotti fera imprimer son livre sur la Lumière avant l’hiver prochain, à Venise. Les papimanes comme vous l’auront des premiers. Je pourrais bien aussi avoir l’honneur de vous envoyer un Essai sur la Philosophie de Newton[3]. Je vous quitte pour y travailler dans le moment. Je ne peux mieux vous faire ma cour qu’en cherchant à mériter vos suffrages.

Mille respects.

Volt.
  1. Voyez tome X, page 83.
  2. Communiquée par M. Ch. Romey (B.). — Voyez la lettre 364.
  3. Voyez tome XXII. page 393.