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cie[1]. Les paroles sont de l’abbé Pellegrin, et dignes de l’abbé Pellegrin. La musique est d’un nommé Rameau, homme qui a le malheur de savoir plus de musique que Lulli. C’est un pédant en musique ; il est exact et ennuyeux.

Linant revient de la comédie, il dit qu’elle a plu assez, qu’elle n’est pas absolument froide, et qu’elle est bien écrite.

Adieu ; sur nos vieux jours nous irons ensemble aux premières représentations.


367. — Á M. BERGER[2].
Octobre.

Je suis très-fâché, monsieur, que vous ayez connu comme moi le prix de la santé par les maladies. Je ne suis point de ces malheureux qui aiment à avoir des compagnons. Comptez que le plaisir est le meilleur des remèdes. J’attends de grands soulagements de celui que me feront vos lettres. Y a-t-il quelque chose de nouveau, sur le Parnasse, qui mérite d’être connu par vous ? Comment va l’opéra de Rameau ? Soyez donc un peu, avec votre ancien ami, le nouvelliste des arts et des plaisirs, et comptez sur les mêmes sentiments que j’ai toujours eus pour vous.


368. — Á M. DE CIDEVILLE.
Octobre.
 

Mais quand pourrai-je donc, mon très-cher ami, vous être aussi utile à Paris que vous me l’êtes à Rouen ? Vous passez douze mois de l’année à me rendre des services ; vous m’écrivez de plus des vers charmants, et je suis comme une bégueule, qui me laisse aimer. Non, mon cher Cideville, je ne suis pas si bégueule ; je vous aime de tout mon cœur, je travaille pour vous, j’ai retouché deux actes d′Adélaïde, je raccommode encore mon

  1. Opéra joué le 1er octobre 1733.
  2. Marchand à Paris, et amateur des beaux-arts. Il a été longtemps, ainsi que Thieriot, correspondant littéraire de Voltaire, qui l’avait connu dans sa jeunesse. Berger fut depuis secrétaire du prince de Carignan ; il obtint par ce crédit un intérêt dans les fourrages de l’armée (voyez la lettre du 2 décembre 1734), et devint ensuite directeur de cette partie des fournitures (voyez la lettre du 7 octobre 1744). Il ne faut pas le confondre avec M. Berger, directeur de l’Opéra, à qui Voltaire écrivit aussi (voyez la lettre du 13 juin 1746). (B.)
  3. Une page et demie est coupée et raturée, au commencement de l’original de cette lettre, datée d’octobre 1733. (Cl.)