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Je vous demande en grâce de passer chez Jore, et de vouloir bien le presser un peu de m’envoyer les exemplaires de l’édition de Hollande. Adieu ; je vous embrasse bien tendrement.


279 − Á M. DE CIDEVILLE.
26 août.

J’ai reçu l’aînée[1] et la cadette, avec une lettre qui vaut mieux que toute ma famille. Dites à votre ami Formont que, si j’étais venu à Rouen incognito, je n’aurais jamais pu me tenir de le voir.

J’avais oublié de vous dire que j’ai parlé de vous, mon cher Cideville, deux bonnes heures, au clair de la lune, avec Mme de La Rivaudaie, dans ce même jardin où M. de Formont m’a vu si impitoyablement, sans me parler. Je suis bien aise que Mme de La Rivaudaie ne m’ait pas traité de même ; elle m’a paru digne d avoir un ami comme vous, si on peut n’être que son ami.

Bien des compliments, je vous en prie, à MM. de Formont et de Brèvedent[2]. V.


280. — Á M. DE FORMONT[3].
20 août 1732.

Vous m’avez servi de bon ange ; vous êtes venu secourir Zaïre, sans vous rendre visible pour moi, monsieur le rose-croix, monsieur le sage qui venez faire vos escapades invisibles à Paris. Je viendrai à Rouen aussi quelque jour, mais ce sera pour vous voir car je ne suis pas si sage que vous, et je vous aime tendrement Je passerais, en attendant, ma vie à vous écrire, si je ne la passais pas à travailler pour vous plaire. Aimez un peu Voltaire, je vous en conjure.


281. — Á M. DE CIDEVILLE.
Le 3 de septembre 1732.

Je suis pénétré, mon cher Cideville, des peines dont vous me faites l’amitié de me parler : c’est la preuve la plus sensible que vous m’aimez. Vous êtes sûr de mon cœur : vous savez combien je m’intéresse à vous. Pourquoi faut-il qu’un homme aussi sage

  1. Ériphyle, composée avant Zaïre
  2. Ami de Cideville, et allié aux familles de Bernières et du Bourg-Theroulde, Voltaire le nomme dans plusieurs lettres.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.