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ériphyle

.Rayez tout son couplet, et mettez à la place :

Malheureux, qu’as-tu dit ? Qu’on arrête Théandre,
Que le pontife enfin revienne m’éclaircir ;
Qu’on appelle Alcméon, qu’on le fasse venir.
Théandre ne sait point quel sang lui donna l’être ;
Il me ferait rougir, s’il se faisait connaître.
Que veut-il ? quel discours ! moi, je pourrai jamais
Rougir de ce héros, regretter mes bienfaits !
Dieux, est-ce là ce jour annoncé par vous-même,
Où j’allais disposer de moi, du diadème ;
Où j’allais être heureuse ? mort, explique-toi !
Ne borne point ta haine à m’inspirer l’effroi.
Quel est cet Alcméon ? D’où vient qu’en sa présence
J’ai senti rallumer cet amour qui t’offense ?
Dieux qui voyez mes pleurs, mes regrets, mes combats.
Dévoilez-moi mon cœur, que je ne connais pas.
J’ai crû brûler d’un feu si pur, si légitime ;
Quel est donc mon destin, ne puis-je aimer sans crime ?

fin du quatrième acte.


Additions aux changements qu’on doit faire à ce quatrième acte, dans cette même scène.
théandre

Le grand prêtre le sait, il sauva son enfance.

Corrigez :

Je sais que le grand prêtre a sauvé son enfance.


261. — Á M. DE CIDEVÎLLE.
Ce samedi, 9 mai.

Mme de Fontaine-Martel est malade, et moi aussi ; il faut que je la veille, et j’ai besoin d’être veillé ; il faut que je sorte, et j’ai besoin d’être couché ; il faut que je vous écrive mille choses, et je n’ai pas le temps d’écrire un mot : tout ce que je puis vous dire, mes chers amis, c’est qu’il est nécessaire de suspendre l’impression d′Ériphyle ; mes changements ne sauraient être assez tôt prêts, et seraient assurément très-mal faits, dans la foule des occupations, des désagréments, et des maux qui me traversent. Je vous demande en grâce de cacheter sur-le-champ Êriphyle, ou de me l’envoyer irrémissiblement par la poste ; que Jore suspende tout, jusqu’à nouvel ordre. Adieu, cari