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CORRESPONDANCE.

250. — À M. DE LA PRÉVERIE[1],
à fougerais, par derval.
À Paris, ce 24 mars 1732.

Vous m’avez engagé, monsieur, à prêter quatorze cents francs à M. Mac-Carthy. Vous m’avez promis qu’on entrerait en payement au mois de février ; nous sommes à la fin de mars. Je vous prie instamment, monsieur, de vouloir bien tenir la parole que vous m’avez donnée, et sans laquelle je n’aurais pas pu prêter cette somme. Ayez la bonté, monsieur, de me renvoyer la grosse du contrat accepté par le fermier, et de me faire savoir à quoi je dois m’en tenir pour mon payement.

Si vous le vouliez, je m’accommoderais avec le fermier ou avec vous de cette somme, et je vous céderais mes droits pour un peu d’argent comptant. Il est triste d’en être réduit là pour avoir fait plaisir à son ami ; mais j’aime mieux perdre une partie de mon argent que de courir après le tout. Je vous prie, monsieur, de ne me pas faire longtemps attendre une réponse. Il me semble que mes procédés méritent quelque attention.

Je suis parfaitement, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.



251. — À M. DE MONCRIF[2].
13 d’avril 1732.

M. de Moncrif est supplié de mander s’il veut jouer un rôle dans Ériphyle, et s’il n’est pas toujours dans le dessein de jouer le commandeur dans l′indiscret. La répétition de ces deux pièces se fait jeudi prochain chez Mme  la comtesse de Fontaine-Martel. M. de Moncrif est aussi prié de mander quand on pourra faire sa cour à monseigneur le comte de Clermont ; et, ce dont il est encore plus prié, c’est de croire que le rimailleur qui fit Ériphyle et l′indiscret aime tendrement monsieur le commandeur et lui est dévoué pour toute la vie. Ce saint jour de Pâques.



252. — À M. BROSSETTE[3].
14 avril.

Je suis bien flatté de plaire à un homme comme vous, monsieur ; mais je le suis encore davantage de la bonté que vous avez

  1. Editeurs, Bavoux et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Claude Brossette, né à Lyon en 1671, mort en 1743, fut le commentateur de