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ANNÉE 1731.

204. — À M. DE CIDEVILLE.

À Paris, rue de Vaugirard, ce 12 décembre 1730.

M. de Voltaire présente ses très-humbles respects à M. de Cideville […] et à M. de Formont. Il leur envoie ces exemplaires de la Henriade. Il aurait l’honneur de leur écrire ; mais il est malade au lit, depuis longtemps.



205. — À M. THIERIOT,

1730.
à tullie[1], imité de catulle la faye.


Que le public veuille ou non veuille,
De tous les charmes qu’il accueille
Les tiens sont les plus ravissants.
Mais tu n’es encor que la feuille
Des fruits que promet ton printemps.
ma Tullie ! avant le temps
Garde-toi bien qu’on ne te cueille.

Je me meurs, mon cher Thieriot ; mais, avant de mourir dans mon lit comme un sot, je viens de changer la dernière scène de Tullie. Recommandez bien à Titus d’en avertir nos-seigneurs du parterre.

Mon valet de chambre arrive dans le moment, qui me dit que Tullie a joué comme un ange. Si cela est :

Ma Tullie, il est déjà temps,
Allons, vite que l’on te cueille.

Venez, mon cher ami, me dire des nouvelles.



206. — À M. DE CIDEVILLE.

À Paris, ce 10 janvier 1731.

Je ne l’ai plus, aimable Cideville,
Ce don charmant, ce feu sacré, ce dieu
Qui donne au vers ce tour tendre et facile,
Et qui dictait à La Faye, à Chaulieu,
Conte, dizain, épître, vaudeville.
Las ! mon démon de moi s’est retiré ;
Depuis longtemps il est en Normandie.

  1. Mlle Dangeville.