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CORRESPONDANCE.

occupé que de leur plaire, au lieu qu’auparavant je ne songeais qu’à mes maux.

Mandez-moi si on a commencé à planter votre bois, et creuser vos canaux. Je m’intéresse à la Rivière comme à ma patrie.



115. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES[1].

À Forges, fin juillet.

Je vous fais, madame, mon très-sincère compliment sur le gain de votre procès, sur votre éloquence qui a persuadé les juges, et sur la manière dont ils vous ont reçue. À présent que voilà vos affaires contre la chicaneuse douairière en si bon train, trouverez-vous mauvais que je vous amène M. de Richelieu, pour vous consoler un peu de l’ennui que la sollicitation d’un procès a dû vous donner ? Nous comptons, sous votre bon plaisir et sous celui de M. de Bernières, arriver à la Rivière vendredi prochain, au soir. M. le duc de Richelieu compte coucher chez vous, et le lendemain aller chez M. le duc de Brancas, et de là à Paris.

Mais j’ai des propositions à vous faire de sa part, avant d’arranger ce voyage. Voyez si vous pouvez envoyer quatre chevaux de carrosse à Rouen, vendredi, vers six heures du soir, et si, le lendemain, vous pouvez en prêter deux pour nous mener à la Bouille. Quelque chose qui arrive, attendez-nous vendredi, et n’allez pas vous piquer de faire trop grande chère à des gens accoutumés au régime et à qui il ne faut qu’un repas très-frugal. Nous serons quatre de notre bande : M. le duc de Richelieu, l’abbé de Saint-Remi, un médecin et moi. Ayez la bonté de mander sur cela vos intentions. Je vais écrire à M. de Bernières un petit mot. Adieu. J’attends votre réponse, mais j’attends avec bien plus d’impatience le jour où j’aurai l’honneur de vous voir.



116. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES.
À Forges, août.

La mort malheureuse de M. le duc de Melun vient de changer toutes nos résolutions. M. le duc de Richelieu, qui l’aimait ten-

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.