occupé que de leur plaire, au lieu qu’auparavant je ne songeais qu’à mes maux.
Mandez-moi si on a commencé à planter votre bois, et creuser vos canaux. Je m’intéresse à la Rivière comme à ma patrie.
Je vous fais, madame, mon très-sincère compliment sur le gain de votre procès, sur votre éloquence qui a persuadé les juges, et sur la manière dont ils vous ont reçue. À présent que voilà vos affaires contre la chicaneuse douairière en si bon train, trouverez-vous mauvais que je vous amène M. de Richelieu, pour vous consoler un peu de l’ennui que la sollicitation d’un procès a dû vous donner ? Nous comptons, sous votre bon plaisir et sous celui de M. de Bernières, arriver à la Rivière vendredi prochain, au soir. M. le duc de Richelieu compte coucher chez vous, et le lendemain aller chez M. le duc de Brancas, et de là à Paris.
Mais j’ai des propositions à vous faire de sa part, avant d’arranger ce voyage. Voyez si vous pouvez envoyer quatre chevaux de carrosse à Rouen, vendredi, vers six heures du soir, et si, le lendemain, vous pouvez en prêter deux pour nous mener à la Bouille. Quelque chose qui arrive, attendez-nous vendredi, et n’allez pas vous piquer de faire trop grande chère à des gens accoutumés au régime et à qui il ne faut qu’un repas très-frugal. Nous serons quatre de notre bande : M. le duc de Richelieu, l’abbé de Saint-Remi, un médecin et moi. Ayez la bonté de mander sur cela vos intentions. Je vais écrire à M. de Bernières un petit mot. Adieu. J’attends votre réponse, mais j’attends avec bien plus d’impatience le jour où j’aurai l’honneur de vous voir.
La mort malheureuse de M. le duc de Melun vient de changer toutes nos résolutions. M. le duc de Richelieu, qui l’aimait ten-
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.