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ANNÉE 1724.

cher monsieur, que rien ne peut m’empêcher d’être sensible, toute ma vie, à votre amitié, et que je la mérite par ma tendresse et mon estime respectueuse pour vous.



105. — À M. THIERIOT[1].

1723.

Vous voilà placé, et vous ne m’en dites mot ! Apprenez, monsieur de Fontaine-Martel[2], qu’il ne faut pas oublier ses amis dans sa fortune.

J’ai eu l’impertinence d’acheter les plus beaux tableaux de M. de Nocé, et en revenant dans mon trou, et considérant mes tableaux, mes ouvrages et moi, j’ai dit :

Vous verrez dans ce cabinet
Du bon, du mauvais, du passable :
J’aurais bien voulu du parfait ;
Mais il faut se donner au diable,
Et je ne l’ai pas encor fait.

Adieu.



106. — À M. THIERIOT[3].

1724.

Mon cher Thieriot, envoyez-moi mes lettres dans une enveloppe à Villars ; je reviendrai bientôt vous retrouver. Je crois que Mariamne sera, avec un peu de soin, digne de l’amitié que vous avez pour l’auteur. Je ne souffrirai pas qu’elle soit jouée sans que vous ayez les grandes entrées dans mon Louvre : ce sera une nouvelle facilité de me trouver souvent avec vous, et cette raison est aussi forte pour moi que la petite utilité que vous y pouvez trouver.

Renvoyez les journaux, songez à Henri et aimez François.


107. — À M. CAMBIAGUE[4].
à londres.

Les bontés dont vous m’honorez, monsieur, sont plus d’une fois parvenues jusqu’à moi. Souffrez que je saisisse l’occasion de

  1. Pièces inédites de Voltaire, 1820.
  2. Thieriot était logé chez Mme  de Fontaine-Martel.
  3. Éditeurs, Bavoux et François.
  4. On doit cette lettre à un savant distingué, M. Gaullieur, professeur de philosophie à Genève. Isaac Cambiague, dit-il, qui a joué un rôle politique assez