Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

i,:' REMARQUES SDR HÉRACLIUS.

l'État. Il les laisse tous trois: qu'en espère-t-il? Il a vu qu'il esl haï de tous les trois; il doil penser qu'ils tiendront conseil contre lui. Ne voit-on pas un peu tropquec'esl uniquement pour ména- ger une scène entre Pulchérie el les deux princes?

Vers 9. Je juif à mon retour qu'ils périront tous deux. Il faut je jure qu'à mon retour Us...

Vers 10. Je ne veux point d'un Bis dont l'implacable baine

Prend ce nom pour affront, et mon amour pour gêne.

On ne prend point un amour pour gène. Il veut dire que sa tendresse gêne Héraclius. On ne dit pas non plus prendn nom pour affront, mais pour un a/front.

Vers 13. A mourir! jusque-là je pourrois te chérir!

Convenons que rien n'est plus outré. Un tyran furieux peul bien dire à son ennemi qu'il aime mieux le l'aire languir dans de longs supplices que de lui donner la mort; mais peut-on dire à une fille : Je ne t'aimepas assezpour te faire mourir?

Vers 15. El pense... — A quoi, tyran? — A m'épouser moi-même.

On ne s'attendait point à cette alternative ; elle aurait quelque chose de trop comique, si cette saillie d'un vieillard n'était tout d'un coup relevée par le vers suivant :

Au milieu de leur sang à tes pieds répandu.

Vers 17. Quel supplice ! — Il est grand pour toi, mais il t'est dû.

Si on ne considère ici que la fille de Maurice, ce n'est guère un plus grand supplice pour elle d'être impératrice que d'être bru de l'empereur régnant ; mais l'âge d'un vieillard qui se pré- sente pour époux au lieu de son fils pourrait donner du ridicule à ers c\ pressions : Quel supplice! — // est un/ml.

Remarquez que cette menace soudaine et inattendue que Phocas fait à Pulchérie de l'épouser donne lieu a une dissertation dans la scène suivante. 11 semble que l'empereur ne laisse Mar- tian, Héraclius cl Pulchérie ensemble, que pour leur donner lieu d'amuser la scène, en attendant le dénoùment.

SCÈNE VI.

Vers •">. L'une et l'autre fortune en montre lafoiblesse; L'une n'est qu'insolence, et l'autre que bassesse.

�� �