Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

60 REMARQUES SUR HÉRACLIUS.

Vers 73. Celle qu'on a pour lui de ce rang dégénère.

De quel rang? Est-ce <lu rang des cœurs généreux? On ne dégénère point d'un rang.

Vers 74. Vous le devez haïr, el fût-il votre père.

Cela n'est pas vrai. Un fils ne doit point haïr un père qui l'a clc\c a\ec tendresse : ce sentiment est pardonnable dans la bouche de Pulchérie ; mais doit-elle l'alléguer comme un motif déterminanl ?

SCÈNE III.

Vers 2. Ouelque effort que je fasse a lire dans son âme, Je n'en vois que l'effet que je m'étois promis.

Cela n'est pas français; on ade la peine à lire, on fait effort pour lire, et Veffet d'un effort n'a pas un sens assez clair.

Vers 4. Je trouve trop d'un frère, et vous trop peu d'un fils.

Elle ne fait là que répéter ce que Pliocas a dit au quatrième acte ; et cette antithèse de trop et de trop peu est souvent répétée

Ver? 6. Il tient en ma faveur leur naissance couverte.

Le ciel qui tient une naissance couverte! Ce n'est pas le mot propre. Couvert ne veut pas dire incertain, obscur.

Vers 18. En crois-tu mes soupirs? En croiras-tu mes larmes?

Il y a ici une remarque importante à faire pour toute la tra- gédie : c'est qu'il ne faut jamais faire en aucun cas ni soupirer ni pleurer ceux dont les larmes ne font soupirer ni pleurer per- sonne. Pour peu qu'on connaisse le cœur humain, on sent bien que les soupirs et les larmes d'un Phocas ressemblent à la voix du loup berger.

Vers 25. C'est me l'ôter assez (son fils) que ne vouloir plus l'être.

— C'est vous le rendre assez que le faire connoître.

— C'est me l'ôter assez que me le supposer.

— C'est vous le rendre assez que vous désabuser.

Ces répétitions, ôter assez, rendre assez, font une espèce de jeu de mots et de symétrie, qui, n'ajoutant rien à la situation, peu- vent faire languir.

Vers 31 . Fais vivre Héraclius sous l'un ou l'autre sort. On ne peut dire vivre sous un sort.

�� �