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ACTE V, SCÈNE II. 57

tons tous doux le tyran : il a immolé votre père, il m'en coûte mon fils; lo même intérêt nous joint; il est ridicule que je ne sache rien. Mettez-moi au fait de tout, et je verrai ce que je dois croire et ce que je dois faire. Au lien de dire ce qu'elle doit dire, elle appelle Exupère lâche, grossier, et brutal.

Vers 44. Ne me fais point ici de contes superflus.

Elle doit au moins attendre qu'Exupère lui ait fait ces contes.

Je ne sais si je ne me trompe, mais la fin de cette scène entre deux subalternes approche un peu trop d'une scène de comédie dans laquelle personne ne s'entend : d'ailleurs elle paraît inutile à la pièce; elle ne conclut rien. Aime-t-on à voir deux subal- ternes qui ne s'entendent point et qui devraient s'entendre ? Que font pendant ce temps-là les deux héros de la pièce ? Rien du tout : il paraît qu'il serait mieux de les faire agir.

��ACTE CINQUIEME.

SCÈNE I.

Vers 1 . Quelle confusion étrange

De deux princes fait un mélange Qui met en discord deux amis, etc.

On a presque toujours retranché aux représentations ces stances ; elles ne valent ni celles de Polyeucte ni celles du Ciel : ce n'est qu'une ode du poète sur l'incertitude où les héros de la pièce sont de leur destinée ; ce n'est qu'une répétition de tous les sentiments tant de fois étalés dans la pièce, et puisque c'est une répétition, c'est un défaut.

Un mélange de deux princes, deux omis en discord, un sort brouillé, cequ'Hèraclius a de connaissance qui brave une orgueilleuse puissance, ne sont pas des manières de parler qui puissent entrer ni dans une tragédie, ni dans des stances.

SCÈNE II.

Vers 4 . ciel ! quel bon démon devers moi vous envoie, Madame? — Le tyran, qui veut que je vous voie.

On sent ici que le terrain manque à l'auteur : cette scène est entièrement inutile au dénoûment de la pièce ; mais non-seule-

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