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ACTE IV, SCÈNE V.

Pulchérie, au lieu de les dire! Que ce ménagemenl sérail tou- chant et plein de force! Mais que ce vers est beau : Cest 'lu fils d'un tyran que j'ai fait nu héros! Il est un peu gâté par les deux vers faibles qui le suivent.

Vers 54. Et tu me dois ainsi plus que je no te doi.

On dit indifféremment dois et doi, vois et voi, crois et croi, fais et fui, prends et pren, rends et ren, dis et di, avertis et averti; mais il n'est pas d'usage d'y comprendre^ suis, je puis ou. je peux; on ne peut dire je pui,je peu, je sui : et toutes les fois que la termi- naison est sans s, on ne peut y en ajouter une; il n'est pas permis de dire je donnes, je soupires, je trembles.

Vers 56. Ne vous e.Nposez plus à ce torrent d'injures, Oui, ne faisant qu'aigrir votre ressentiment, Vous donne peu de jour pour ce discernement. Laissez-la-moi, seigneur, quelques moments en garde.

Peu île jour pour un discernement, quelques moments en garde, sont de petits défauts; le plus grand, si je ne me trompe, c'est que Léontine et cet Exupère traitent toujours un empereur éclairé et redoutable comme on traite un vieillard de comédie qu'on fait donner dans tous les panneaux.

Vers 63. Vous savez à quel point l'affaire m'intéresse.

Comment ce subalterne peut-il faire entendre que l'affaire l'intéresse particulièrement? Quel autre intérêt peut-il être sup- posé y prendre, devant Pbocas, que l'intérêt d'obéir à son maître? Mais il répond à sa pensée ; il entend qu'il y va de sa vie s'il ne vient à bout de trahir Phocas.

Vers 67. Je saurai cependant prendre à part l'un et l'autre, Et peut-être qu'enfin nous trouverons le nôtre.

Le nôtre est incorrect et comique : il est incorrect, parce que ce nôtre ne se rapporte à rien ; il est comique, parce que le nôtre est familier, et qu'un prince qui veut dire : Peut-être qu'enfin je décou- vrirai mon fils, ne dit point en changeant tout d'un coup le singu- lier en pluriel : Nous trourcrons le nôtre.

Versdern Vous autres, suivez-moi.

Vous autres ne se dit point dans le style noble.

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