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o92 APPENDICE.

Anecdotes.

Le marquis de B... dit, lorsqu'on pouvait marcher à Vienne : \'<illons pas plus avant, VEmpereur ne dépendrait plus de nous. Parole indiscrète, qui a perdu nos affaires.

Quand le roi de Prusse eut fait sa paix, le roi de Pologne dit : « Savez-vous pourquoi ? Par poltronnerie! »

Un vieux lieutenant d'infanterie, Gascon, amené au roi, au- quel on avait fait l'opération : « Sire, je tremblais de peur. Mon valet Antoine me dit : « Quoi! monsieur, vous avez peur, vous « qui avez été à telle bataille, en telle année, à tel siège, à telle « sortie, etc. » Il eut une pension.

M. de Gaufredi pleurait sa femme : « Avait-elle de l'esprit?— Ali! monsieur, pas le sens commun. »

Un janséniste, disputant contre Boindin, qui prenait le parti delà Constitution, lui dit : « Est-il -possible que vous, qui ne croyez pas en Dieu, vous souteniez une telle cause? — Monsieur, je suis un athée moliniste, et vous un athée janséniste. »

Le conte du Cuvier et beaucoup d'autres dans La Fontaine, piis d'Apulée.

Réflexions sur la liberté.

Si on était libre, on ne serait jamais fou, car personne ne veut l'être. On serait toujours le maître des passions incommodes, on changerait de caractère : personne n'en change. Il est certain que dans une passion on agit sans liberté, parce qu'on suit l'idée dominante : or personne ne se donne ses idées; on suit toujours l'idée dominante. Donc, dans tous les cas, on est em- porté, tantôt violemment et avec chagrin, tantôt doucement et avec joie.

(1747) Le roi de Prusse a écrit que M. de Paulmy avait plus d'esprit que de taille, et plus de connaissances que d'années.

A vos souhaits! dit l'abbé de Voisenon à l'auteur des Souhaits <jui étemuait, etc.

Mon colonel, je suis las de piller, je vais violer.

N... disait qu'il avait été à cheval 26 heures par jour. Il de- mandait si le pont de Strasbourg était en delà ou en deçà du

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