Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/562

Cette page n’a pas encore été corrigée

552 APPENDICE.

Sur le portrait de M. de Lusse et de madame de Beaune.

La mort seule les sépara. Leur amitié tendre et fidèle Au monde à jamais servira Ou de reproche, ou de modèle.

Sur l'inégalité des saisons.

Jupiter, fais finir la guerre De ces éléments orageux : Ne peux-tu faire dans les cieux Ce que Fleury fait sur la terre?

Pensées détachées.

On fait toujours trop d'honneur aux desseins des hommes. L'établissement des jésuites semble le chef-d'œuvre de la politique : c'était l'ouvrage d'un fou et d'un imbécile fanatique (Ignace de Loyola) : mais toutes les circonstances se sont réunies en faveur des jésuites. Us ont tous les tourments de l'ambition, sans en avoir les agréments. Un jésuite gouverne presque un royaume, mais il n'a pas un valet, et sa cellule est sans cheminée; il passe sa vie dans la politique et dans la misère, et se sert de tous les ressorts de la prudence pour conduire sa folie.

On pourrait (au moins poétiquement) comparer deux hommes puissants, qui paraissent ennemis en public et qui en secret sont réunis, à deux arbres plantés à grande distance l'un de l'autre, mais dont les raciues se joignent sous terre.

Apprendre plusieurs langues, c'est l'affaire d'une ou deux années ; être éloquent dans la sienne demande la moitié de la vie.

On ne craint pas les ridicules que personne ne peut décou- vrir : voilà pourquoi nous faisons hardiment des vers latins et nous chantons des motets, parce que la cour d'Auguste n'est pas là pour se moquer de nous.

Jules César subjugua trois cents nations en Gaule ; s'il n'y en avait eu qu'une, il n'eût rien subjugué peut-être.

La religion juive, mère du christianisme, grand'môre dumaho- mélisme, battue par son fils et par son petit-lils.

�� �