Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/523

Cette page n’a pas encore été corrigée

SUPPLÉMENT AUX ŒUVRES EN PROSE. 513

Science.

11 était ridicule autrefois d'être savant, parce que les sciences étaient ridicules en elles-mêmes. Un homme qui savait tout ce que l'École enseigne ne savait que des impertinences ; mais aujourd'hui il est permis même à une femme de savoir, parce qu'en effet la lecture des bons livres et les vérités mathématiques n'ont rien que de respectable. Le goût manquait en France jus- qu'à Louis XIV, parce que le royaume n'était pas assez florissant pour que les beaux-arts, qui sont enfants de l'abondance, de la société et de l'oisiveté, fussent de mode.

Politique.

Les pauvres gens, qui prétendent qu'on doit se gouverner à Paris comme à Lacédémone, et que les mêmes lois sont bonnes également pour nos Parisiens voluptueux et pour des Hol- landais !

C'est un vieux fou que ce Folard. Ce qu'il y a de plaisant dans cette affaire de Gassar, c'est que Praslin et fievel y furent blessés à mort.

Quand il plaît au roi de créer des charges, il plaît à Dieu de créer des fous pour les acheter.

Les jésuites font commerce de diamants aux Indes ; ils les enferment dans les talons de leurs souliers, et écrivent qu'ils foulent aux pieds les richesses de l'Europe.

Le cardinal de Fleury a dit a l'ambassadeur de S... que, pour rendre les jésuites utiles, il faut les empêcher d'être nécessaires.

« Il est doux d'être gouverné, me disait M. de F... — Oui, lui dis-je, c'est un plaisir de roi. »

Le docteur Swift dit que les Anglais, pour faire accroire qu'on est riche en Irlande et qu'on peut taxer les Hollandais 1 sans les fou- ler, viennent chier à leurs portes, et font ainsi courir le bruit qu'on a en Irlande de quoi manger.

Descartes écrit à la princesse Elisabeth que le roi Charles P r est fort heureux d'être mort par la main du bourreau, que cela est fait tout d'un coup, et que ce sont ceux qui meurent dans les

1. Faute de copiste : lisez les Irlandais.

32. Appendice. 33

�� �